Un coffret marqueté d’écaille et d’ivoire met en lumière le travail de Jean Armand à la cour de Versailles.
La célébrité d’André-Charles Boulle, et dans une moindre mesure de Pierre Gole, ne doit pas éclipser le talent des autres ébénistes de Louis XIV. Certains meubles de 1645-1670 attribués au second pourraient ainsi être dus à Jean Armand. Spécialiste de l’ébénisterie de cette époque, l’historien d’art Calin Demetrescu a consacré une étude à cet artisan, dont la seule référence connue a longtemps été une mention dans les Comptes des Bâtiments du roi. De son vrai nom Jan Ghermaens, d’origine germanique ou flamande, il devient menuisier du roi en 1640, et travaille en outre pour Gaston d’Orléans et Anne d’Autriche. Au moment de son décès, son atelier comptait quatre établis. Son stock montre qu’il utilisait aussi bien les essences précieuses et les bois locaux que l’étain, l’ivoire et l’écaille, en vogue sur les marqueteries après 1650. Ces deux derniers matériaux se retrouvent sur ce coffret, dont le décor d’oiseaux dans des rinceaux est également présent sur une paire de cadres en partie et en contrepartie vendus en ventes publiques. Ils s’affichent également sur les vantaux d’un cabinet réalisé vers 1655, sans doute de provenance royale étant donné ses ornements de fleurs de lys, conservé au Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis. Le raffinement du règne de Louis XIV s’exprimera également à travers une toile de Portraits d’enfants, dont un enfant tenant un oiseau (113 x 87 cm), attribuée à Alexis Simon Belle. Reçu à l’Académie en 1703, cet élève de François de Troy a immortalisé les grands personnages des cours de France et de Pologne dans une veine charmante rappelant celle de Mignard (15 000/20 000 €). Pour un imposant bureau Mazarin ouvrant à sept tiroirs, en noyer et bois fruitiers dessinant un décor d’encadrements et de réserves, également orné de mascarons de bronze, il faudra prévoir autour de 7 000 €.