Une affiche devenue l’une des icônes de la peinture moderne : Jane Avril croquée par Henri de Toulouse-Lautrec en 1893. Tout y est dit du génie inventif de l’artiste aristocrate : son cadrage brutal, l’usage restreint des couleurs qui claquent en jaune et noir, la moue provocante du modèle. La danseuse est alors la reine du french cancan au Moulin- Rouge, exécutant avec une audace inédite ses envolées de jambes gainées de bas noirs, sur fond de jupons froufroutants. Une figure qui s’intitule plus précisément Les Deux Bras et qui consiste donc à passer ses bras sous la jambe, avant de la balancer des deux côtés. La composition innove, avec cet incroyable premier plan formé par la crosse d’un violoncelle, tenue par le musicien, et vue en ombre chinoise, un motif qui se prolonge en encadrement de la scène. Il s’agit de l’affiche originale, imprimée par l’atelier parisien de Chaix, le complice habituel de Toulouse-Lautrec, dont l’atelier était situé 20, rue Bergère, et qui fut aussi l’éditeur de Jules Chéret. Son score s’établissait à 19 375 €. Une seconde preuve du talent de son auteur était apportée par une lithographie issue du mythique album intitulé Elles, imprimé en 1896. À travers onze pièces, Toulouse-Lautrec y décrit le quotidien d’une maison close avec ses tâches et ses occupations les plus humbles. Ici, une Femme qui se peigne séduisait un admirateur et attirait 6 250 €. Mais cette vision du Paris de la Belle Époque n’aurait pas été complète, sans des exemples d’un autre affichiste vedette du moment : Alfons Mucha. L’une de ses créatures songeuses, coiffée de pavots et d’épis de blés, ornait une réclame vantant les bienfaits des Bières de la Meuse, dans sa grande version (154 x 105 cm), sortie de l’imprimerie F. Champenois à Paris, vers 1898. Elle partait à 16 250 €. Sa production, abondante pour le spectacle, était aussi présente, avec l’affiche de 1899 annonçant la pièce jouée par Sarah Bernhardt au théâtre du même nom, Tragique histoire d’Hamlet, un tirage vendu 9 000 €.
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