Qu’il s’agisse de peintures religieuses, de ses scènes familiales ou de ses paysages, Maurice Denis imprime toujours à ses œuvres une même atmosphère, éminemment spirituelle.
La preuve encore avec ce paysage provençal décrivant, sous le soleil couchant, l’arc antique de Saint-Rémy-de-Provence. Datée 1926, cette huile exécutée probablement sur carton est un travail de la fin de la carrière du peintre. Celui-ci est sensible à des influences très diverses au long de ses années de formation. On se rappelle le jeune artiste inscrit à l’académie Julian, qui participe à la création du groupe nabi en 1888, avec ses anciens camarades du lycée Condorcet, Paul Sérusier et Édouard Vuillard. Il n’a que 18 ans et c’est pourtant lui qui est choisi comme théoricien du mouvement. Mais l’existence de celui-ci est de courte durée. Si la technique nabi se dissout peu à peu dans son style, la conception, quant à elle, demeure. Spiritualité et symbolisme resteront son credo. La représentation de la réalité n’est pas une priorité : seule compte la volonté de transmettre un sentiment et un message. Les chemins vers la spiritualité sont multiples. Attiré depuis toujours par la peinture religieuse de Fra Angelico, il effectue de nombreux voyages en Italie dans les dernières années du XIXe siècle. Une peinture adoucie et symboliste s’impose. Très esthétique et décorative, sa manière plaît de plus en plus, qu’il s’agisse de ses tableaux de chevalet ou des grandes fresques qu’on lui commande pour les églises, mais aussi pour la coupole du théâtre des Champs-Élysées.
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