Gazette Drouot logo print

Peinture abstraite marocaine

Publié le , par Caroline Legrand
Vente le 16 juin 2019 - 14:00 (CEST) - 31, rue de Châtivesle - 51100 Reims

Ahmed Cherkaoui est en passe de devenir le peintre moderne marocain le plus recherché en salles des ventes. Sa manière abstraite se distingue par une utilisation spécifique du signe, en lien avec la culture de son pays.

Ahmed Cherkaoui (1934-1967), Sans titre, 1966, huile sur toile, 65 x 81 cm. Estimation :... Peinture abstraite marocaine
Ahmed Cherkaoui (1934-1967), Sans titre, 1966, huile sur toile, 65 81 cm.
Estimation : 40 000/60 000 

La peinture d’Ahmed Cherkaoui a récemment battu son record d’adjudication (source : Artnet). À Lyon, le 6 avril, sa toile Al-Muk, de 1965, a en effet été vendue 550 000 € chez Conan Hôtel d’Ainay OVV. Et cela ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin… Ce peintre, décédé à 33 ans à Casablanca  d’une infection foudroyante après une opération de l’appendicite , n’a laissé qu’environ deux cents œuvres. On peut parier que les collectionneurs se les disputeront âprement à chaque passage en vente. Ahmed Cherkaoui était l’un des rares artistes marocains non figuratifs et, à ce titre, fait figure de précurseur dans son pays. D’ailleurs, le musée Mohammed-VI ne s’y est pas trompé en organisant en 2018 une exposition en son honneur, un peu plus de cinquante ans après sa disparition. Titré «Ahmed Cherkaoui, entre modernité et enracinement», cet événement résumait parfaitement les caractéristiques de son œuvre. Né dans une importante famille marocaine, au sein de laquelle il reçoit une éducation traditionnelle, incluant l’apprentissage du Coran et de la calligraphie, il poursuit la pratique de cette dernière à Casablanca auprès d’un maître renommé. Puis, il part pour Paris en 1956 afin d’intégrer l’École des métiers d’art de la ville, dans la section arts graphiques, où il se consacre à l’étude des techniques de la lettre, de la décoration et de l’affiche. Mais, peu à peu, la peinture prend une place plus grande dans son travail et, sous l’influence de Paul Klee et de Roger Bissière, il se tourne vers l’abstraction. Entré en 1960 aux Beaux-Arts, il part un an plus tard pour Varsovie grâce à une bourse d’études. Ce séjour d’une année le confirmera dans son orientation vers une peinture abstraite tentant de faire le lien entre ses racines et la modernité, grâce à l’utilisation de signes tirés de l’art populaire, de tatouages ou de poteries, ou de la calligraphie de son pays. Né de ces recherches, son langage très personnel fit sensation dès l’exposition de 1962 à la galerie Ursula Girardon, à Paris... et tout au long des cinq années suivantes. Une carrière fulgurante interrompue trop tôt.

bronzes, tableaux, mobilier et objets d'art
dimanche 16 juin 2019 - 14:00 (CEST) -
31, rue de Châtivesle - 51100 Reims
Châtivesle Maison de ventes