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Escher, une nouvelle dimension

Publié le , par Sophie Reyssat
Vente le 29 février 2020 - 14:00 (CET) - 9-11, rue Royale - 77300 Fontainebleau

Les visions artistiques de Mauris Cornelis Escher transforment le réel en monde parallèle.

Mauris Cornelis Escher (1898-1972), Chute d’eau, 1961, lithographie sur simili japon... Escher, une nouvelle dimension
Mauris Cornelis Escher (1898-1972), Chute d’eau, 1961, lithographie sur simili japon (?), signée, numérotée 48/70, encadrée, sujet : 29,8 38 cm, feuillet : 53 41 cm.
Estimation : 5 000/7 000 

Tsuguharu Foujita et Jean Dunand comptent parmi les grands noms de cette dispersion, le premier avec une Femme à l’enfant et au chat dessinée en 1950 (18 000/25 000 €), et le second notamment grâce à deux paravents provenant de la famille du dinandier (10 000/15 000 € chacun). Intéressons-nous pourtant à un artiste plus rarement évoqué, Mauris Cornelis Escher. De prime abord, tout semble normal dans sa composition sur fond de montagne cultivée en terrasses, auxquelles répondent des maisons étagées. Sur un toit, une femme étend son linge, face à un moulin tout ce qu’il y a de plus banal. En contrebas, pourtant, les plantes ont quelque chose d’extraordinaire. Mais la plus grande anomalie réside dans le circuit de l’eau, qu’une architecture impossible entraîne dans un mouvement cyclique défiant la gravité. Escher s’appuie sur les lois de la perspective pour distordre les perceptions, multipliant les points de vue en combinant des éléments similaires dont il change les orientations. Ces imbrications et ces oppositions créent autant d’illusions d’optique. Deux autres lithographies illustreront les trucages de l’artiste ce samedi : un Belvédère de 1958 (5 000/7 000 €) et Un autre monde de 1947 (2 000/3 000 €). Cette chute d’eau qui ne tient pas debout se pare cependant d’une malice supplémentaire, le père du graveur néerlandais ayant fait carrière au ministère de l’Eau, grâce à ses compétences d’ingénieur hydraulique. Parfaitement scientifiques, les figures géométriques complexes couronnant l’architecture font quant à elles écho à l’intérêt de l’artiste pour la cristallographie. Un sujet étudié par son frère Berend, professeur de géologie devenu recteur de l’université de Leiden. Dans ses œuvres, Escher est parvenu à combiner sa passion pour la rigueur – manifeste dès ses premiers paysages réalisés à ses débuts en Italie –, sa fascination pour les effets répétitifs découverts avec les mosaïques de l’Alhambra de Grenade et l’art de la métamorphose.

samedi 29 février 2020 - 14:00 (CET) -
9-11, rue Royale - 77300 Fontainebleau
Osenat