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Collection Biron, la parole est d’argent

Publié le , par Claire Papon
Vente le 29 janvier 2020 - 14:00 (CET) - Salle 1-7 - Hôtel Drouot - 75009

Cet ensemble a été réuni pendant quarante ans par Louis et Renée Biron, couple de passionnés du siècle des Lumières. Plus que les tableaux ou le mobilier, c’est l’orfèvrerie parisienne et régionale qui eut leurs faveurs.

Paris, 1786, Jean-Pierre Charpenat. Soupière en argent et sa doublure à décorciselé... Collection Biron, la parole est d’argent
Paris, 1786, Jean-Pierre Charpenat. Soupière en argent et sa doublure à décor
ciselé et gravé d’oves, feuilles d’acanthe, enroulements, fleurs et godrons, prise en forme d’artichaut et de cosses de pois, armoiries de Jacques Marin de 
Bourgon et de son épouse, 36,7 21 29,7 cm. Estimation : 12 000/18 000 

Deux cent cinquante numéros sont inscrits au catalogue, cédés par la famille de Louis et Renée Biron, quelques mois après le décès de cette dernière. Originaire de Nice, élevée pour partie en Indochine, c’est en France qu’elle rencontre son mari, administrateur de biens et ami de la famille. Après leur mariage, en 1950, les époux s’installent à Saigon, puis à Tokyo, et voyagent en Asie. Passionnés d’art, asiatique notamment, ils reviennent toutefois s’établir en France dans les années 1960, n’abandonnant pas pour autant leurs périples. À Paris, ils fréquentent ventes publiques, antiquaires et expositions. Deux portraits ouvrent la dispersion. L’un du sculpteur Houdon, par Jean-Bernard Restout, l’autre d’un Homme en buste – sur sa toile d’origine et à la subtile palette de jaune pâle, de blanc et de gris – par François-Hubert Drouais (8 000/10 000 €). Au chapitre mobilier, les plus attendus sont une suite de quatre fauteuils en bois doré à dossier à la reine, estampillée Tilliard (15 000/20 000 €), et une table rafraîchissoir Louis XVI en acajou, dessus de marbre et seaux de métal plaqué, attribuée à Joseph Canabas (5 000/7 000 €). Âge d’or du mobilier, le XVIIIe siècle l’est également pour l’orfèvrerie, dans la capitale mais aussi en province. Cette collection, qui comprend soixante-dix pièces de service, mais surtout de forme, en fournit quelques beaux exemples. Le plus imposant est cette soupière Louis XVI au poinçon de Jean-Pierre Charpenat, orfèvre parisien reçu maître en 1782, à qui l’on doit l’important nécessaire de voyage que la reine emportait avec elle dans sa fuite à Varennes, le 20 juin 1791, aujourd’hui conservé au Louvre. Moins spectaculaires, mais toujours recherchées, deux saupoudreuses de forme balustre, l’une de François de Saint-Aubin à Morlaix, l’autre attribuée à Jacques Martin à Saint-Omer, sont annoncées respectivement à 10 000/12 000 € et 12 000/15 000 €.
 

Jean-Bernard Restout (1732-1797), Portrait du sculpteur Houdon, huile sur sa toile d’origine, 56 x 43 cm. Estimation : 10 000/15 000 €
Jean-Bernard Restout (1732-1797), Portrait du sculpteur Houdon, huile sur sa toile d’origine, 56 43 cm. Estimation : 10 000/15 000