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Bortnyik, à l’avant-garde

Publié le , par Sophie Reyssat
Vente le 25 novembre 2019 - 14:30 (CET) - Salle 10 - Hôtel Drouot - 75009

Sandor Bortnyik a joué un rôle clé dans le renouvellement de la peinture hongroise. Démonstration.

Sandor Bortnyik (1893-1976), Le Peintre et son modèle, huile sur papier marouflée... Bortnyik, à l’avant-garde
Sandor Bortnyik (1893-1976), Le Peintre et son modèle, huile sur papier marouflée sur toile, 93 66 cm.
Estimation : 80 000/100 000 

Le premier quart du XXe siècle est marqué par l’internationalisation des mouvements artistiques. Paris focalise moins l’attention, d’autres centres faisant leur apparition en Allemagne, en Europe centrale et jusqu’en Russie. La peinture de Sandor Bortnyik témoigne de ce foisonnement d’influences. Dès ses études à l’École libre des beaux-arts de Budapest, il se familiarise avec les tendances occidentales les plus novatrices, introduites en Hongrie par Karoly Kernstok. Conquis par l’audace des Fauves, ce dernier avait participé à la création, en 1909, du groupe avant-gardiste des Huit, bien décidé à se démarquer de tout académisme. Pour renouveler la peinture, Bortnyik puise d’abord son inspiration dans le cubisme, né en France, et dans l’expressionnisme pratiqué en Allemagne, avant de se tourner vers le constructivisme russe en rejoignant les artistes de la revue MA - Aujourd’hui , en 1918. Ses recherches esthétiques le mènent naturellement à exposer à la galerie berlinoise Der Sturm («La tempête»), où Herwarth Walden accueille les révolutionnaires des arts plastiques en quête de reconnaissance. La même année 1922, il se fixe à Weimar, où le Bauhaus bat son plein, et y demeurera jusqu’en 1924. Son travail prend alors un nouveau tournant, qui le rapproche du syncrétisme de Fernand Léger. Sandor Bortnyik renoue avec la perspective, jouant avec les plans pour créer des compositions illusionnistes, dans lesquelles évoluent des mannequins rappelant la peinture métaphysique de Giorgio De Chirico. En témoignent par exemple La Nouvelle Ève et Le Nouvel Adam, conservés à la Galerie nationale hongroise de Budapest. Bien que réalisée un an plus tard, en 1925, l’œuvre reproduite est elle aussi emblématique du style composite adopté par Bortnyik. L’artiste est retourné à Budapest, riche de toutes les expérimentations artistiques de son époque, qu’il a transmises par son enseignement : en 1928, il fonde l’école Mühely (L’atelier), puis enseigne à l’École des arts et métiers, avant de prendre la direction de l’École supérieure des beaux-arts.

lundi 25 novembre 2019 - 14:30 (CET) -
Salle 10 - Hôtel Drouot - 75009 Paris
Oger - Blanchet , Mathias - Bournazel