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La sensualité selon Joseph Bernard

Publié le , par Caroline Legrand
Vente le 18 novembre 2019 - 14:30 (CET) - 70, rue Vendôme - 69006 Lyon

Provenant de la famille de l’artiste par descendance, ce bronze démontre tout le talent et toute la sensibilité dont il faisait preuve dans la représentation de la femme.

Joseph Bernard (1866-1931), Jeune fille se coiffant debout, modèle créé en 1922,... La sensualité selon Joseph Bernard
Joseph Bernard (1866-1931), Jeune fille se coiffant debout, modèle créé en 1922, bronze à patine brune, signé et numéroté 11, cachet du fondeur Valsuani, h. 68 cm.
Estimation : 15 000/20 000 

Un modelé lissé, des formes synthétisées et une grande poésie émanent des sculptures de ce fils d’un tailleur de pierre, dont il apprit très tôt à manier les ciseaux. Après des études aux beaux-arts de Lyon, Joseph Bernard s’installe à Paris en 1887, où il étudie dans les ateliers de Jules Cavelier et des peintres Jules Lefebvre et Gustave Boulanger. Il réalise une commande publique pour sa ville natale en 1911 et l’une de ses œuvres majeures, La Frise de la danse, deux ans plus tard. Interrompue par une congestion cérébrale, sa carrière reprend après 1918. Jusqu’à la fin de sa vie, il produira dans son atelier de Montparnasse, puis à Boulogne-sur-Seine, de nombreuses sculptures, en marbre ou en bronze, mais aussi des dessins et des aquarelles. Influencé par Rodin à ses débuts, Bernard s’oriente peu à peu vers un style plus épuré et synthétique, servi par une taille directe propice aux formes archaïsantes et puissantes, qui le propulsera, à partir de 1910, chef de file de toute une génération avant-gardiste, dans laquelle figurent aussi Ossip Zadkine, Alexander Archipenko et Amadeo Modigliani. La représentation de la femme est au cœur du travail de ce sculpteur qui s’évertue à en retranscrire le corps féminin en se référant à la tradition antique, tout en y apportant une touche de modernité, faisant fi des conventions du XIXe siècle et tendant à la monumentalité. Il réalise ainsi de multiples variantes de scènes intimistes, comme la Jeune fille assise à sa toilette, dont on connaît plusieurs déclinaisons en marbre et en bronze, ou comme notre sculpture. Cette Jeune fille se coiffant debout a été sculptée en marbre d’Asie (h. 102 cm) en 1922. Notre version, en bronze, de 68 cm de hauteur, correspond au deuxième état de l’étude pour cette œuvre et a été fondue en une douzaine d’exemplaires.

lundi 18 novembre 2019 - 14:30 (CET) -
70, rue Vendôme - 69006 Lyon
De Baecque et Associés