Les nombreux paysages pointillistes du peintre toulousain passant en ventes publiques tendent à faire oublier qu’il fut aussi un important représentant du mouvement symboliste.
Ce grand dessin d’Henri Martin a été réalisé à la sanguine et au crayon sur papier vers 1909-1911. Il s’agit d’une œuvre préparatoire à l’un des personnages du triptyque peint par l’artiste pour l’appartement parisien du docteur d’Herbécourt, au 93, avenue de Wagram. Cet éminent médecin, après avoir rencontré à l’hôpital de la Charité (aujourd’hui Centre universitaire des Saints-Pères) le peintre et décorateur art nouveau Henri Bellery-Desfontaines (1867-1909), lui confia l’embellissement de sa salle à manger. Cette commande incluait la création d’une cheminée et d’un mobilier entier ainsi que de boiseries et de peintures, un ensemble aujourd’hui conservé au musée de l’Oise, à Beauvais. Henri Rapin réalisa les boiseries, de même que le vitrail de la porte, tandis qu’Henri Martin se chargea des quatre peintures murales, Paysage de bord de mer, Déjeuner champêtre, La Traite de la chèvre et Les Fiancés. C’est à cette dernière composition qu’est rattaché notre dessin décrivant une jeune femme, main tendue, avançant vers son promis. Une figure allégorique, image sereine et poétique du bonheur et de l’engagement, comme les aimait l’artiste Ultime détail, cette œuvre s’inscrit dans un cadre en chêne mouluré à décor de fleurs de lotus stylisées incrustées de filets de bois clair et de corne, dans un style proche des nombreux modèles que Bellery-Desfontaines réalisa pour son ami.
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