Gazette Drouot logo print

Affinités littéraires

Publié le , par Claire Papon et Anne Foster
Vente le 09 octobre 2019 - 14:00 (CEST) - Salle 7 - Hôtel Drouot - 75009

Si les éditions originales des Fleurs du mal de Baudelaire ne manquent pas, celle-ci met en lumière l’un de ses amis, Paul de Molènes.

Charles Baudelaire (1821-1867), Les Fleurs du mal (Paris, Poulet-Malassis et de Broise,... Affinités littéraires
Charles Baudelaire (1821-1867), Les Fleurs du mal (Paris, Poulet-Malassis et de Broise, 1857), in-12 ; édition originale reliée en demi-maroquin vert d’époque, décorée aux petits fers, de Behrends ; exemplaire dédicacé par l’auteur, offert à Paul de Molènes.
Estimation : 40 000/50 000 

Cet exemplaire lui est dédicacé et comporte la liste des six poèmes condamnés par jugement du 20 août 1857 : «Les Bijoux», «Le Léthé», «À celle qui est trop gaie», «Lesbos», «Femmes damnées» et «Les Métamorphoses d’un vampire». Ceux-ci sont enrichis des corrections marginales manuscrites de Baudelaire. L’exemplaire, enfin, porte les ex-libris d’Hippolyte Cocheris bibliothécaire, historien et homme politique  et de son fils Jules Cocheris, avocat et publiciste. «M. de Molènes appartenait, dans l’ordre de la littérature, à la classe des raffinés et des dandys ; il en avait toutes les grandeurs natives, et quant aux légers travers, aux tics amusants que cette grandeur implique souvent, il les portait légèrement et avec plus de franchise qu’aucun autre», écrit Baudelaire dans la Revue anecdotique de la deuxième quinzaine de mars 1862, après le décès, suite à une chute de cheval, de Paul de Molènes. En dépit du souhait de l’auteur des Paradis artificiels, l’on n’a pas retenu le nom de ce fils de magistrat conseiller à la cour d’appel de Paris, né Dieudonné Jean-Baptiste Paul Gaschon (1821-1862). L’homme est resté inconnu du grand public et des spécialistes du XIXe siècle. Il s’est illustré sur les champs de bataille, depuis la Révolution de 1848 jusqu’à la campagne d’Italie aux côtés du maréchal Canrobert, avant de passer son temps libre à écrire pour la Revue des Deux Mondes des récits et des nouvelles. «Bon camarade, rieur et d’un entrain qui n’excluait pas la sagesse d’un talent précoce», selon Maxime Du Camp, Paul de Molènes pouvait aussi sombrer dans une profonde mélancolie. Le spleen de Paris…

mercredi 09 octobre 2019 - 14:00 (CEST) -
Salle 7 - Hôtel Drouot - 75009 Paris
Gros & Delettrez