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Enchères 05 décembre 2022 Tapisserie - Paris

Enchérissez sur la liste des lots Millon : 05 décembre 2022 - So Unique! Sheila Hicks<br/> Une vente, une oeuvre<br/> <br/> Née en 1934 à Hastings (Nebraska), Sheila Hicks suit les cours de l’Art Institute de Chicago à partir de 1952 avant de rejoindre l’Université de Yale où elle reçoit notamment l’enseignement de Josef Albers, qui lui transmet la mémoire vivante du Bahaus et son savoir de théoricien de la couleur. Plusieurs voyages et expositions en Amérique du Sud et centrale, ainsi que sa rencontre avec Raoul d’Harcourt, spécialiste des textiles pré-incaïques, mènent Sheila Hicks à délaisser la peinture et adopter le textile comme matériau privilégié de son art.<br/> L’artiste s’installe en France au milieu des années 1960 et prend en 1966 son premier atelier parisien quai des Grands Augustins. La Galerie Art mural, boulevard Saint Germain, expose en 1969 un ensemble de ses dessins et modèles pour projets architecturaux qui suscite un vif intérêt parmi les architectes et les artistes. A partir de cette période, Sheila Hicks participe à de nombreuses expositions collectives et personnelles internationales et réalise plusieurs commandes d’envergure : la série de 18 bas-reliefs en soie sauvage pour des Boeing 747, les 7 tentures pour le nouveau Centre de conférences de La Mecque, puis suivent parmi d’autres projets les deux bas-reliefs pour l’aéroport JFK de New-York, une grande composition pour le siège d’IBM France, une tapisserie pour l’un des halls de l’Assemblée Nationale.<br/> C’est dans ce contexte que Sheila Hicks crée en 1969-1970 La Fugue :<br/> « En 1970, Michel Boyer, le décorateur d’intérieur, invite Hicks à concevoir deux environnements pour le nouveau siège de la Banque Rothschild, rue Laffitte, à Paris. Elle couvre les murs, dépourvus de fenêtres, d’une pièce sise à l’étage supérieur, d’épais écheveaux de lin naturel, entourés par endroits de coton et de soie émeraude, bleu royal et turquoise. Les écheveaux, fixés à la verticale sur une toile de lin, s’élèvent du plancher au plafond, produisant, outre l’action acoustique, un effet de ressemblance avec un cloître. Cette pièce devient le lieu de réunion en petit comité. A proximité se trouve la salle à manger dont Hicks couvre tous les murs de tubes ondulants enveloppés de lin blanc et miel. Après la nationalisation de la Banque, le mobilier est dispersé, les employés se partagent les œuvres textiles démantelées. »<br/> Michel Gauthier, Sheila Hicks, Lignes de vie, Editions du Centre Pompidou, Paris 2018, p.113.<br/> La maîtrise de la couleur et la prouesse technique qui permettent à Sheila Hicks de concevoir ce grand bas-relief sont également mises au service d’une vision de l’art qui ne tolère pas les frontières habituelles entre art et artisanat, ni la hiérarchie entre beaux-arts et arts décoratifs. <br/> Destinées à être intégrées à l’espace qui les entoure, les œuvres de Sheila Hicks témoignent de la conscience architecturale de l’artiste acquise lors des cours de Louis Kahn à Yale et développée durant sa longue collaboration avec l’architecte Ricardo Legorreta. Lors de la réalisation des commandes qu’elle reçoit à partir des années 1960 l’artiste rejette l’idée de décoration d’espaces pour lui préférer celle de création d’environnements spéciaux. La palette chromatique révèle elle aussi la conception foncièrement relativiste de Hicks qui explore l’interdépendance des couleurs.<br/> La Fugue se compose de 166 écheveaux de lin, partiellement gainés de soie de couleur, que Sheila Hicks appelle « ponytails » (queues de cheval), assemblés sur 8 panneaux de bois tendus de lin naturel. Ces colonnes de couleurs aux diamètres identiques se suivent dans un rythme chromatique que rompt à intervalles irréguliers une torsion des écheveaux. L’exposition à la lumière participe à l’intégration de l’œuvre dans son espace telle que Sheila Hicks l’envisageait, par les reflets moirés de la soie et les teintes subtiles de beige dont se pare le lin au gré des reliefs créés par les torsions. Cette œuvre magistrale, réalisée alors que l’artiste accède à une reconnaissance internationale, réunit tous les éléments de maîtrise de la couleur, de l’espace et du matériau qui ont fait sa renommée. Restée en collection privée depuis la fermeture du siège social de la Banque Rothschild au début des années 1980, elle se présente comme un manifeste oublié de l’art de Sheila Hicks. <br/> <br/> Pour toute demande d'information, rapport de condition, enregistrement d'ordre d'achat ou de ligne téléphonique : artcontemporain@millon.com Salle V.V. - Paris

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lundi 05 décembre 2022 - 20:00 (CET) - Live
3, rue Rossini - 75009 Paris
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