«Cauchemar d'éther»: poème autographe signé, raturé et corrigé.
Juby [Cap Juby (Maroc)], 7 juillet 1926.
4 p. sur 4 f. in-4 (25,3 x 20,8 cm) de papier vergé, encre bleue.
REMARQUABLE POÈME DE 20 QUATRAINS, RÉDIGÉ AU FORTIN DE CAP JUBY, CÉLÈBRE ESCALE MAROCAINE DE LA LIGNE CASABLANCA-DAKAR.
Quelques semaines plus tôt, c’est en cherchant à rejoindre Cap Juby à pieds, après une panne, que Mermoz finit par se livrer aux Maures pour ne pas mourir de soif alors qu’il avait déjà bu le liquide du radiateur de son avion. À la fin de l’année suivante, Saint Exupéry fut nommé chef
d’aéroplace à Cap Juby.
Ce poème, que Joseph Kessel cite dans sa biographie de l’aviateur, évoque les soirées où Mermoz, jeune caporal, s’adonnait aux drogues en compagnie d’une femme toxicomane :
« Une tiède nuit d’été… sans un souffle de brise… / Un silence lourd… d’angoissante volupté… / D’étranges lueurs d’étoiles… un firmament teinté / De vertes pâleurs… une lueur attardée… indécise… // La chambre… immense… gouffre de pénombre… / Le lit… bas… éclairé d’une lumière spectrale / Sur l’oreiller très blanc… une tache très sombre… / Tête brune de femme… face confuse… astrale… // Elle dort… énigme vivante…
mystérieuse… / Visage aux cils baissés… bouche sinueuse… / Front bas et têtu d’enfant capricieuse… / Narine palpitante… expression malicieuse… // Elle dort… chair de pierre… marbre inerte… / Beauté indifférente… d’indifférence trop belle… / Présence affolante… à mon désir rebelle… / Elle dort… sa pâle nudité découverte… […] ».
PROVENANCE :
Vente anonyme à Paris, le 11 octobre 2008, lot M19
Déchirures aux plis, atteignant légèrement le texte, avec quelques légères restaurations ; quelques petites taches, mouillures et pliures
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