Émile GALLÉ (1846-1904) Lot n° 10

Vitrine “La Berce des prés” En bois sculpté, la partie supérieure ornée d’une galerie ajourée à motif de pavot, elle ouvre à une porte découvrant deux étagères arborescentes sculptées et un fond entièrement marqueté d’ombelles et de fleurs de la berce des prés H. 171 cm L. 74 cm P. 51 cm Provenance : > Collection privée, Italie Bibliographie : > Alastair Duncan et Georges de Bartha, “Gallé Furniture”, Antique Collector’s Club, Woodbridge, 2012, modèle reproduit sous le numéro 46 p. 310 Émile Gallé, artiste multicouche «?Une rose me dit : Devine / Et je lui réponds amour ! » Émile Gallé, Écrits pour l'art L'histoire de Gallé est celle d'un artiste aux multiples talents et centres d'intérêt. Par atavisme familial, la faïence lui est bien connue mais il est également ébéniste. En verrerie, son domaine de prédilection, il prend part au renouvellement du genre de manière spectaculaire au tournant du XXe siècle. Il est tellement reconnu pour ses innovations que, lorsque les frères Daum sont récompensés lors de l'Exposition Universelle de 1900, Gallé les poursuit pour plagiat ! En cofondant et prenant la direction de l'École de Nancy aux côtés de Daum, Majorelle ou Victor Prouvé, Gallé illustre avec brio la pensée de Michel Butor, pour qui «??il n’y a pas d’œuvre individuelle. […] L’œuvre d’un individu est une sorte de nœud qui se produit à l’intérieur d’un tissu culturel au sein duquel l’individu se trouve non pas plongé mais apparu. L’individu est, dès l’origine, un moment de ce tissu culturel. Aussi bien, une œuvre est-elle toujours une œuvre collective.?»* La production de Gallé est pensée pour marier les influences?: musique, botanique, poésie… Au centre de ses ateliers, le maître-verrier se réserve une pièce où il mêle ses créations à la faïence et à l'ébénisterie. Pour preuve, la modernité de ces lignes «?coup de fouet?», mâtinées d'une nature qu'on devine