Emmanuel CHABRIER. L.A.S. « Emmanuel », [Paris] 14 janvier 1892, à sa femme ; 3 pages in-8 (légères fentes réparées).
« Hier soir, après la belle leçon, après le joli dîner, on m’a fait conduire à la gare dans un bon fiacre chauffé […] Il faisait un verglas épouvantable, un temps horrible. […] À minuit, nous arrivons. Plus de neige, plus de boue, plus rien, une lune superbe, un pavé sec comme de l’amadou. Décidément ce salaud de Paris jouit d’immunités spéciales : la neige, le verglas, tout ça n’y fait pas long feu ; c’est enlevé en un tour de main ; je n’ai jamais vu Paris ni si clair, ni si propre ; j’avais un cocher épatant qui m’a conduit en 35 minutes ; j’étais à mon aise, là-dedans, et je me disais : si ma petite femme était là, elle se carrerait aussi »... Sommeil profond… Courses… Il ira voir Catulle Mendès demain : « Il vaut mieux ne rien brusquer après le travail déjà considérable fait par moi sur cet ouvrage [Briséïs] »... Il termine : « À vous tous, maman, mais à toi avant tout ! ton Emmanuel Je dis avant tout, parce que nous descendons la colline, nous deux et qu’eux deux la montent encore, — et qu’alors, et qu’alors il faut se hâter de s’aimer ferme ! »
On joint une petite L.A.S. « Emmanuel », [Paris 1er mars 1893] (1 p. in-12, adresse au verso) : « Ma petite femme, Mendès va venir. Mais c’est lui qui a fait l’affaire tout seul. Il est entendu que Gwendoline passera à l’Opéra, et au bon moment […] Catulle se serait, paraît-il, décarcassé pour réussir. Ce serait pour l’hiver prochain »…
Correspondance (92-7, 93-4). Ancienne collection Francis Poulenc.
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