Artiste française née en 1904 à Grans, près d'Arles, Germaine Richier suit
une formation à l'École des Beaux-Arts de Montpellier, puis gagne Paris en
1926 où elle devient l'élève du sculpteur Antoine Bourdelle pendant trois
ans. Fidèle à l'approche classique de la sculpture, elle travaille sur modèle
vivant et pratique une figuration réaliste aux formes solides. De 1934 à
1939, elle expose régulièrement à Paris et à New York.
Quand la guerre éclate, elle se réfugie en Suisse. Profondément marquée
par l'horreur du conflit mondial, Germaine Richier transforme son style
à partir de 1940. De retour à Paris en 1946, c'est à cette époque qu'elle
trouve son propre langage dans lequel le corps humain reste l'élément de
référence principale en développant ces tendances expressionnistes.
Le Loretto est certainement l'une des oeuvres les plus importantes de cette
période, dite « réaliste », où Germaine Richier multiplie les études d'après
nature, les bustes et les nus. Si cette partie de l'oeuvre appartient pleinement
à la statuaire de l'entre-deux-guerres et témoigne d'un métier parfaitement
maîtrisé, elle fait déjà entendre une note discordante.
La grâce de l'adolescent se trouve contrariée par la robustesse de l'ancrage
de ses pieds dans le sol. Les disproportions du corps sont au service d'une
force expressionniste qui transcende le modèle classique, et l'aplomb rigoureux
de la pose rompt avec l'harmonie du contrapposto.
Germaine Richier met au point un vocabulaire qui lui est propre, et se livre
à une première exploration des possibilités expressives du corps humain,
territoire dans lequel se développera toute son oeuvre.
Notre épreuve n'a été éditée qu'à 6 exemplaire. Le plâtre à été dévoilé à la
première exposition particulière de l'artiste à Paris, Galerie Kaganovactch
au printemps 1934.
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