Paul REBEYROLLE (1926-2005) Lot n° 124

SANGLIER, 2000 Bronze à patine brune Signé et numéroté 2/6 sur la terrasse Porte le cachet du fondeur sur la terrasse Bonvicini Fondeur, Vérone 78 x 188 x 118 cm Provenance: - Collection Paul et Papou Rebeyrolle - Collection particulière, Paris Bibliographie: - Paul Rebeyrolle, Peintures 2000-2001, Catalogue d'exposition de la Galerie Jeanne Bucher, Paris, 2001. Une oeuvre similaire est reproduite dans l'ouvrage PAUL REBEYROLLE (1925-2005) SANGLIER, 2000 L'élan qui anime Rebeyrolle est pareil au soulèvement du magma. Son appel semble une bulle de soufre qui crève en surface. Elle jailli d'un feu blême. Déjà sa carapace se livre à l'air du temps, se corrompt, s'oxyde. Surgir, c'était naitre un instant à l'espace, donner figure éruptive au présent et faire offrande de son désir, de sa semence, de ses oeufs dérisoires. On dirait que sitôt dégagé de l'indistinct, l'obsession du vivant est de continuer l'espèce, d'assurer la filiation, de piéger la durée (...) Voilà une religion qui fait l'économie des dieux en liant l'éternité au fil d'une infinie progéniture. La sculpture de Rebeyrolle obéit à ce que l'on peut qualifier de principe unifié d'extraction. L'action d'extraire forme humaine du limon répond en effet à l'arrachement des chairs qui mettent bas, tout en soulignant l'imposture des origines, du lignage, de l'ascendance: précisément de ce que l'on appelle aussi l'extraction. Un seul geste, une seule emprise à bras-le-corps de la glaise, déploient cette profusion de sensations et de sens. L'instinct, oui, mais lestée de sa critique. La brutalité, la sauvagerie, l'irrépressible éclosion des limbes, mais avec escorte de désespoir et d'ironie. Il n'est rien sorti de la cuisse de Jupiter qui elle-même, ni plus ni moins, est sortie de la bave d'un volcan ou d'un sillon de boue. Seul aujourd'hui, Rebeyrolle dit qu'il ne cédera pas son lot de tourment, son exaspération lucide, son refus de caresser l