Jean MESSAGIER (1920-1999) Lot n° 209

SACRE D'HIVER, 1965 Huile sur toile Signée en bas à droite Contresignée au dos Titrée et datée fevrier 1965 au dos 190 x 221,5 cm - 74.8 x 87.2 in. Provenance: - Fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence - Galerie André Schoeller, Paris - Collection particulière, BesançonJEAN MESSAGIER SACRE D'HIVER, 1965 La peinture de Jean Messagier est intrinsèquement terrienne, liée au paysage et à ses rythmes. Après la période des ?Vallées? (1949-1954), composées et géométriques, les ?territoires? de Messagier deviennent autour de 1958 ?le miroir d'un climat en relation avec le moment particulier d'une saison, d'un mois, d'une journée1?. Notons que dans la rétrospective Jean Messagier à la Maison de la Culture d'Amiens en 1979, la période 1959-1963 s'intitulait ?Accès à l'été?: un été ocre auquel on accède de plain-pied, et une peinture d'observation, inventaire patient des rythmes de la nature et de ses émotions. Mais à l'observation raisonnable s'agrège un véritable éclatement: ?A partir de 1959, il y a eu une explosion totale - toutes les structures ont été piétinées. Libération, joie énorme, absurde, inconsciente, j'ai souvent eu l'impression d'entrer en transe. J'ai senti naître une sorte d'automatisme, pas seulement du geste mais du comportement devant l'extérieur. C'est ainsi que la couleur que j'avais mise en réserve est arrivée complètement. Le fait qu'elle soit restée en sommeil un certain temps la faisait apparaître comme un absolu.2? La couleur est incarnée comme personnage; réveillée, rappelée, elle entre enfin en scène et vient se nouer à l'intrigue. Si la peinture de Jean Messagier acquière indiscutablement dans les années 1960 une dimension spectaculaire, ce Sacre d'Hiver (1965), y adjoint la notion de théâtralité: incarnation de la peinture dans le geste, flamboiement de la représentation par la couleur, des noirs et des jaunes comme autant de personnages, des courbes-déclamations... Ici des figures rondes inversées sembleraient presque discourir sur la toile; ou b