L.A.S., Orthez 6 janvier 1919, [à RACHILDE]; 2 pages in-fol. BELLE LETTRE A L'AUTEUR DE DANS LE PUITS, OU LA VIE INFERIEURE, 1915-1917 (Mercure de France, 1918). « Vous n'êtes guère tendre que pour Pierrette, le bon compagnon, votre fille et les ratons »; mais il la devine excellente. « Déjà ne vous révoltez point, pensant que peut-être je veux vous christianiser en vous faisant jouer le rôle du guillotiné par persuasion. Je ne veux rien distraire à mon profit de cette sorte d'animalité préhistorique par vous revendiquée. En bonne théologie, elle se nomme la nature humaine. Et seuls Rousseau et ses disciples prétendirent y avoir échappé. Vous êtes bien trop naturelle pour dire comme eux. Quant à moi je vous avoue l'avoir souvent ressentie, et, si je lutte contre elle en communiant chaque fois, c'est que je me méfie ?du premier mouvement?. Je ne rends pas toujours le prochain très heureux »... Il ose à peine lui faire part des grandes qualités de son livre, après l'avoir relu, et se borne à féliciter son ami Alfred Vallette, et elle-même, pour le bonheur qu'ils se donnent, « bonheur qui vous a permis de mettre tant d'esprit, de charme et d'art dans la Vie inférieure. Que si, parfois, je suis blessé par ce qui m'est si cher et que vous maltraitez, je me dis que vous aimez tant les humbles créatures - vous avez fait un si admirable poème grec sur la chèvre! - que le Pauvre d'Assise interviendra, je l'en prie de tout mon coeur, pour vous arracher aux griffes du démon et de la ?femme fantôme? »
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