LA FAYETTE (Gilbert Motier, marquis de) Lot n° 287

Lettre à la Municipalité de Paris. 29 juillet 1789. Lettre signée La Fayette: 1 page in-8. La Fayette, nouveau commandant en chef de la garde nationale, dirige l'organisation du pouvoir exécutif dans la capitale. J'espère que l'organisation civile et militaire de la capitale marquera bientôt des limites aux différens pouvoirs que vous jugerés à propos de confier; mais comme il paroit que le projet de municipalité n'est pas aussi avancé que le notre, et que c'est là surtout que les bornes seront tracées, permettés moi de solliciter vos bons offices, pour qu'en attendant cet heureux moment, nos concitoyens refléchissent aux dangers de confondre ces diverses fonctions. C'est à Mr Le Maire de la ville, c'est à vos représentans M.M. que doivent être adressées toutes les demandes. C'est d'eux que doivent émaner toutes les décisions, veiller à la sûreté de la capitale, au bon ordre parmi les citoyens armés, éxécuter les décrets de vos représentans. Vivre pour vous obéir, et mourir, s'il le faut pour vous deffendre, voilà les seules fonctions, les seuls droits de celui que vous avez daigné nommer commandant général. Le rôle du marquis de La Fayette (1757-1834), élu vice-président de l'Assemblée le 13 juillet 1789, fut décisif lors des premiers soubresauts de la Révolution. Il ordonna la démolition de la Bastille dont il envoya les clés à George Washington. Inspirateur de la Déclaration des droits de l' homme, commandant de la milice parisienne, devenue garde nationale le 16 juillet, il fit adopter la cocarde tricolore, alliant le rouge et le bleu de la ville de Paris au blanc lilial de la royauté, prononçant ces mots: "Je vous apporte une cocarde qui fera le tour du monde." En cette fin juillet 1789, le "héros des deux mondes" était au faîte d'une popularité telle qu'il pouvait encore avoir l'ambition d'être le Washington de la France