CONVULSIONNAIRES. Recueil de discours de différents... Lot 259

[CONVULSIONNAIRES]. Recueil de discours de différents convulsionaires [sic]. 1733-1747. Manuscrits de l'époque, 2 volumes in-4: veau marbré, dos à nerfs ornés, coupes et bordures intérieures décorées, tranches dorées (reliure de l' époque). La fracture janséniste au siècle des Lumières. La querelle autour du jansénisme ne s'éteint pas avec la destruction de Port-Royal. Elle rebondit même au XVIIIe siècle en prenant une coloration politique, occupant une place majeure dans la vie religieuse et publique. Le nom de convulsionnaire a été donné à des jansénistes illuminés qui se livraient à des manifestations d'hystérie collective. Le diacre François de Pâris, janséniste d'une foi ardente, en fut la cause bien malgré lui. Il meurt en 1727, en léguant tous ses biens aux pauvres. Enterré au cimetière Saint-Médard à Paris, les miracles et actes de dévotion vont se multiplier sur sa tombe - jusqu'à la fermeture du cimetière en 1732 pour cause de scandale public, contraignant les convulsionnaires à la clandestinité. Parmi eux, de nombreux religieux furent enfermés à Vincennes et à Bicêtre. Le mouvement refluera dans la seconde moitié du siècle, suscitant l'inquiétude et l'ironie des Encyclopédistes. Les jansénistes eux-mêmes avaient renoncé à soutenir ces excès mais l'aventure avait ému Paris, et même la province où la contagion s'était répandue. Beau et précieux manuscrit, orné d'un encadrement et de cartouches dessinés à la plume sur les deux titres. Il offre la transcription, jour par jour et heure par heure, des discours tenus par des convulsionnaires pendant leur extase. Cris et chuchotements: la circulation manuscrite et clandestine des discours. Les convulsionnaires incarnent la subversion dans la mesure où ils s'opposent à la rationalité et au pouvoir. Lorsque le conseiller au Parlement Carré de Montgeron se risqua à publier la Vérité des miracles du diacre Pâris (1737), il fut embastillé puis exilé jusqu'à la fin de ses jours. Dissidents religieux, imposteurs ou mala