Fernando Botero (né en 1932) Lot n° 17

HOMME ASSIS, 1990 Huile sur toile Signée et datée en bas à droite 140 x 102 cm - 55 x 401/4 in. Epicurien, l'art de Fernando Botero est un art voluptueux, gourmand, fécond puisque la chair entre dans son oeuvre, toujours. Dans une comédie humaine singulière, il se plaît à nous dépeindre des personnages appartenant à l'Histoire de l'Art ou bien à notre imaginaire, par l'opulence de son langage. Détaché de la quotidienneté, il emprunte volontiers à l'art pictural de la Renaissance italienne le choix des couleurs et à l'art flamand le hiératisme des poses, de même que leurs visages, qu'il botérise... «Un artiste, sans savoir pourquoi, est attiré par un certain genre de formes. Il adopte une position intuitivement, et ce n'est que plus tard qu'il tente de la rationaliser ou même de la justifier» déclare-t-il. Dans l'éveil de sa statuaire, sont également très présents ses souvenirs d'enfance, auprès des céramistes de Colima au Mexique. La naissance de l'oeuvre de Botero est ainsi issue de l'art: savant et populaire. Comme un souffleur de verre, Botero attise les formes somptueuses de ses toiles, dessinées au fusain ou caressées à l'huile...laissant ses hommes, petites filles, danseuses, ou natures mortes s'envoler de leur tableau. L'apesanteur est son médium privilégié, qui offre «une alternative poétique à la réalité» dit-il. Botero ancre en cet homme au cigare la profondeur d'un personnage venu d'un autre temps, tandis que son visage reste impassible. On perçoit l'atmosphère secrète d'un bureau feutré, d'où émanent les volutes de son cigare, à peine suggérées. De lui, nous ne connaîtrons que son mystère, car les personnages de Botero portent en eux quelque chose d'interdit, d'inexprimé. Dans ce tableau, dont la composition est magistrale, jamais la couleur et la ligne n'ont été aussi subtilement associées, dirigées avec autant de sensibilité, l'une vers la lumière, l'autre vers le mouvement. Sans doute est-ce à cela que l'on jauge le talent d'un artiste...On reconnaît