VIERGE À L'ENFANT Pierre calcaire, traces de polychromie... Lot 14

VIERGE À L'ENFANT Pierre calcaire, traces de polychromie H: 84,5 cm France (Troyes) - XIVème siècle Manque la tête de l'Enfant ainsi qu'une couronne qui était rapportée et légers accidents visibles Le culte marial est au coeur de la piété médiévale. La Vierge à l'Enfant est le thème religieux le plus représenté dans la sculpture du quatorzième siècle. La Vierge debout porte l'Enfant assis sur son bras droit. Son corps disparaît sous un opulent manteau aux plis abondants. L'oeuvre en pierre calcaire était peinte. Des traces de polychromie en témoignent, où domine le bleu. Le traitement du visage, tout en finesse, prouve son origine champenoise. Sur un cou large, le visage légèrement ovale se caractérise par un petit menton, une bouche mince proche du nez, et des yeux étirés sous des sourcils hauts. Un voile court l'encadre, sur lequel reposait une couronne. Le rapprochement avec les vierges lorraines met en évidence des traits communs: voile court, mains larges aux doigts écartés, rusticité pleine de saveur. L'aspect trapu, ramassé, puissant de la silhouette, l'ampleur du vêtement et le foisonnement des plis, cassés sur les côtés, sont à rapprocher de la Bourgogne de Sluter. Le dos de la sculpture a bénéficié d'une remarquable attention: le manteau tombe jusqu'au sol, creusé de plis lourds, symétriques, réguliers, surmonté du voile qui annonce la capuche des pleurants si caractéristiques de la Bourgogne. Seule l'arête dorsale est lisse, qui porte la marque d'un point de fixation. Véritable ronde bosse, la statue propose des visions différentes selon l'angle sous lequel on la regarde. Serrant l'Enfant contre elle, la Vierge plaque le manteau sur son corps. Le geste resserre les plis et perturbe leur régularité. Ce mouvement anime la sculpture, sans cela plus hiératique et frontale. Il émane de cette oeuvre une présence forte, mélange de simplicité et de raffinement, qui lui confère un charme puissant