L.A.S. «G», Mercredi 1 h. [«22 décembre 1852» de la main de Louise Colet], à Louise Colet; 2 pages et demie in-8, enveloppe. Belle lettre de conseils littéraires à sa maîtresse.{CR}Flaubert va aller à Rouen s?occuper d?un buvard pour Louise. Il lui conseille de rester tranquille face aux avances de R. [Villemain, que Flaubert et Louise surnommaient Riquet à la houppe]. À propos du poème de Louise Colet La Paysanne, Flaubert se montre très exigeant quant à la perfection du style, de même que Bouilhet. Il discute et corrige certaines expressions. «Il faut que les métaphores soient rigoureuses et justes d?un bout à l?autre. [...] Nous t?avons dit et nous te le répétons qu?on pouvait faire de la Paysanne une chose achevée, qu?il y avait là l?étoffe d?un chef-d?oeuvre - sans doute publiée telle qu?elle est, (ou était) ce sera toujours très remarquable par fragments, surtout. Mais est-ce qu?il faut s?arrêter dans le mieux. - Et il me semble qu?il y a une moralité de l?esprit consistant à vouloir constamment la perfection. - Il ne faut pas se dire voilà tout parce que les faibles crient à l?orgueil. - Mais quand on n?a pas la conviction qu?on peut atteindre au premier rang, on rate le second. - Allons nom de Dieu ! relève toi donc. - Reprends moi cette fin à plein bras et renvoie nous le tout, complet. Adieu je t?embrasse chère sauvage»...{CR}Correspondance (éd. J. Bruneau), Bibl. de la Pléiade, t. II, p. 214
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