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Lot n° 48

Eugeniusz Zak (1884-1926)

Résultat :
Non Communiqué
Estimation :
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Tête de femme, vers 1925. Huile sur papier collé sur dicta, 74 x 59 cm (cadre) / 54,4 x 39,2 cm (à la lumière du passe partout). Papier légèrement décollé par endroits / endommagé sur les bords. Provient de la collection de Lucie et Clément Pech*. * Eugène Zak, Tête de femme (étude), 1924 Huile sur papier sur dicot, 55 x 40 cm Clément Pech, né le 28 juin 1882, est un militaire et entrepreneur français. Il commence sa carrière dans l'armée en 1902 et sert jusqu'en 1928. Entre 1918 et 1923, il est stationné à Częstochowa, dans le cadre d'un accord entre le gouvernement polonais nouvellement formé et son homologue français. Dans le cadre de ce règlement, les officiers français aident à la création de structures militaires polonaises, en échange de quoi ils reçoivent des promotions. Clément Pech, alors lieutenant, est affecté à Częstochowa. Il reçoit même la Croix de la Vaillance de la part du gouvernement polonais (une photographie de la carte donnant droit au port de la décoration se trouve dans la documentation jointe au tableau). À Częstochowa, il rencontre Lucia (plus tard en France, elle utilisera une version francisée de son nom "Lucie") Henig, issue d'une famille juive aisée. Le couple se marie en 1923. Lucie et Clément déménagent en France et s'installent à Saint-Mandé, une ville riche près de Paris. De retour en France, Lucie et Clément se lient d'amitié avec de nombreux artistes. Clément est lui-même artiste et expose ses œuvres à plusieurs reprises aux Salons de Paris. Lucie, quant à elle, se caractérise non seulement par une grande sensibilité artistique, mais aussi par sa connaissance du polonais, du russe, de l'ukrainien et même du lituanien. Grâce à cela, elle établit facilement des contacts avec de nombreux artistes de l'École de Paris, originaires d'Europe de l'Est et parlant souvent mal le français. Lucie les aide alors dans leurs démarches administratives, traduit des documents et de la correspondance, et leur rend de petits services, entre autres. Selon l'histoire racontée par Frédéric Pech (petit-fils de Lucie et Clément), son père André (fils du couple) se souvenait souvent que sa mère se rendait régulièrement à Montparnassie, notamment au célèbre restaurant Le Dôme, où se retrouvait la crème des artistes internationaux actifs à Paris à l'époque. Eugène Zak (1) faisait partie du cercle de connaissances et d'amis de Lucie. Au cours de l'été 1924, Madame Pech, qui se trouve alors en Pologne, accepte d'aider l'artiste à emmener son neveu en vacances et à le ramener en Pologne à la rentrée scolaire (2). C'est alors qu'en guise de remerciement, Zak lui offre une étude pour un tableau sur lequel il travaille à l'époque. L'œuvre est restée dans la famille Pech jusqu'à aujourd'hui : elle a longtemps été accrochée dans le bureau d'André, le fils de Lucie et Clément. André Pech était un ingénieur qui a travaillé pendant de nombreuses années pour Clarel, une entreprise de panneaux de fibres, en tant qu'isolateur pour des projets de prototypes d'éclairage public. Selon les mémoires de Frédéric, le fils d'André, "vers 1960-61, mon père a décidé d'encadrer le tableau, il a donc collé cette huile sur papier sur des panneaux de fibres spécialement découpés à l'usine. Il a construit le cadre lui-même. J'étais un adolescent bricoleur à l'époque et je me souviens avoir tenu la boîte à pression (en bois) pendant que mon père découpait la moulure à la scie égoïne. (...) Il a ensuite peint le cadre à l'usine, y a placé l'œuvre et, pour compléter le cadre, a utilisé du "papier adhésif Clarel", toujours présent au dos de l'œuvre aujourd'hui. Depuis, j'ai toujours vu cette huile sur papier, encadrée, accrochée au mur de sa chambre, au-dessus de son lit" (3). Après sa mort en 1962, l'œuvre a été héritée par son fils Frédéric, son petit-fils Lucie et Clément. Après la donation du tableau à la galerie Roi Doré puis à la maison de vente ArtKrak, le cadre a été retiré (pour vérifier les dimensions exactes, l'état de l'œuvre et pour des raisons esthétiques). Head of a Woman représente le portrait d'une femme anonyme, photographiée de demi-profil (alors que la partie visible de son torse semble être positionnée presque en face, sa tête est inclinée dans un geste caractéristique de la figure de Zak). La version finale de l'œuvre - une huile sur toile de 45 x 37,5 cm - se trouve au Musée national de Wrocław. Les deux œuvres sont légèrement encadrées différemment : dans la peinture sur toile, la figure est positionnée plus au centre, coupée en bas (une partie du mouchoir autour du cou de la femme est invisible), et la pointe de son chapeau est proche du bord supérieur de la toile. Le tableau est également signé. L'étude examinée, en revanche, est une huile sur papier dans laquelle la figure représentée est légèrement décalée vers la gauche, le mouchoir autour du cou est presque entièrement visible et l'écart entre le chapeau et le bord supérieur du tableau est légèrement plus grand. La figure elle-même est un peu plus forte, mais l'espace plus grand qui l'entoure compense cette impression d'un manque d'espace.

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