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Lot n° 574

Samuel L. Clemens 26-Page Autograph Letter Signed...

Résultat :
Non Communiqué
Estimation :
Réservé aux abonnés

ALS signée " Sam'l ", treize pages recto-verso, 5,5 x 8,25, 25 décembre 1893. Lettre manuscrite incroyablement longue à sa femme Livy, écrite le jour de Noël depuis The Players, un club social de New York, au retour de Clemens de Chicago. Il s'y était rendu avec son ami et bienfaiteur, l'industriel Henry Huttleston Rogers de la Standard Oil, pour négocier un nouveau contrat avec James W. Paige, l'inventeur d'une machine à composer dans laquelle Clemens avait beaucoup investi - une entreprise ratée qui allait pratiquement ruiner le grand auteur. Clemens divise la lettre en sections - "Lettre n° 1" à "Lettre n° 4" - pour compenser les "trois jours sans lettre" de son voyage. Il y raconte de manière détaillée et créative - avec de nombreux dialogues twainiens - ses réunions d'affaires à Chicago, tout en envoyant des vœux de Noël, des nouvelles de sa famille et des détails sur ses voyages. En voici un extrait : "Joyeux Noël, ma chérie, et toutes mes chéries ! Je suis arrivé de Chicago hier soir vers minuit, et j'ai écrit et envoyé mon télégramme de Noël avant de me déshabiller : Joyeux Noël ! J'espérais vaguement, tout au long de la semaine dernière, que mon télégramme de Noël serait définitif et vous ferait tous bondir de joie ; mais la pensée s'imposait toujours : "Vous n'allez pas là-bas pour négocier avec un homme, mais avec un pou. Cela rend les résultats incertains. J'étais endormie lorsque Noël a sonné sur les horloges à minuit, et je ne me suis pas réveillée avant deux heures... J'ai pris mon café et mon pain, et je ne sortirai pas du lit avant l'heure de m'habiller pour le dîner de Noël de Mme Laffan ce soir - où je rencontrerai Bram Stoker et où je dois m'assurer de la photo avec l'autographe d'Irving... Pour me souvenir et ne pas oublier - eh bien, j'irai avec mon manteau à l'envers ; cela suscitera une remarque, et je me souviendrai... Je vous dis que c'était intéressant ! La campagne de Chicago, je veux dire. En partant, M. Rogers planifiait la campagne pendant que je marchais sur le sol, fumais et approuvais. Puis il refermait le tout d'un coup sec et le laissait tomber, nous changions totalement de sujet, nous nous intéressions au paysage, etc. Quelques heures avant d'entrer à Chicago, il m'a dit : "Maintenant, nous allons faire le point et voir si nous comprenons exactement ce que nous allons faire et ne pas faire, c'est-à-dire que nous allons clarifier nos idées et les formuler définitivement. En effet, dans les négociations importantes, un organe doit changer d'avis, et comment peut-il le faire s'il ne l'a pas encore décidé et s'il ne sait pas de quoi il s'agit ? C'est une bonne idée. Résultat : deux ou trois détails ont été sélectionnés et étiquetés (comme on pourrait le dire) : "Ils ne doivent être ni cédés ni modifiés, sous aucun prétexte d'argumentation, de troc ou de persuasion". Il y avait beaucoup d'autres exigences, toutes parfaitement justes, mais qui n'étaient pas des exigences absolues. Nous les abandonnerons et les échangerons à contrecœur, une par une, concession par concession, dans l'intérêt et pour la préservation de ces autres éléments, ces éléments essentiels. C'était clair, agréable et facile à retenir. On pouvait s'amuser avec des questions mineures en toute sécurité - on savait toujours où tracer la ligne de démarcation. Clemens poursuit en racontant longuement les détails d'une réunion nocturne impliquant lui-même, Charley Davis et M. Dewey (un banquier), ainsi que l'avocat de Paige, M. Walker, "l'avocat le plus compétent de l'Ouest, un gentleman fin et droit ; il méprisait totalement son client, mais le protégeait sévèrement". Discussion sur la partie In : "Clemens devait-il partir ? Cette question a été débattue. Stone et Dewey ont finalement dit oui, mais à cette condition : que Walker ne révèle pas à Paige, lors de la conférence du lendemain matin (où Paige lui-même serait présent), que Clemens était ici, à Chicago, en train de se mêler de ce qui ne le regarde pas. Stone et Dewey ont dit que Walker avait une belle bibliothèque, qu'il était un homme aux affections littéraires étendues, et qu'une visite de ma part ne pouvait manquer d'avoir un bon effet... Quant à la conférence du lendemain matin, Clemens n'y serait pas, bien sûr. Nous nous rendîmes donc chez Walker, une demeure somptueusement équipée... M. Rogers commença à voix basse et avec beaucoup de déférence, puis, peu à peu, déroula et mit à nu la liste de nos exigences. Vers la fin, M. Walker avait visiblement du mal à se tenir tranquille. Quand enfin son tour est venu, il a dit à sa manière mesurée et sans passion, mais avec une impatience qui suintait visiblement des coutures de ses vêtements : "Je peux aussi bien être franc avec vous, messieurs : M. Paige ne concédera jamais l'une de ces choses. Voici une proposition de société de 5 000 000 de dollars. M. Paige a consenti à être réduit à un cinquième intérêt. Cela me semble être une concession suffisante. Je ne peux ni ne dois lui conseiller de consentir à ces restrictions"... M. Rogers a progressivement réduit à néant les objections de M. Walker, l'une après l'autre, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que son idée qu'en toute équité, Paige ne recevait pas assez... M. Walker s'est alors tourné vers moi et m'a dit : "M. Clemens, j'ai lu toutes les lignes que vous avez écrites, et j'en veux encore plus. Je vous fais cette offre : Je conseillerai et inciterai Paige à concéder toutes les exigences qui ont été formulées ici ce soir, à condition que vous écriviez un autre livre. C'était sa façon badine de convaincre Paige de la nécessité d'écrire un autre livre.

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