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Lot n° 6

JANE GRAVEROL (1905-1984) Le bon bout de la raison...

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JANE GRAVEROL (1905-1984) Le bon bout de la raison signé 'Jane Graverol' (en bas à droite) ; signé et daté 'Jane Graverol 1962' (au revers) huile sur toile Peint en 1962 signed 'Jane Graverol' (lower right) ; signed and dated 'Jane Graverol 1962' (on reverse) oil on canvas Painted in 1962 65 x 81 cm. 25 9/16 x 31 7/8 in. Footnotes: Cette œuvre sera incluse au catalogue raisonné actuellement en préparation par la Fondation Marcel Mariën. Provenance Collection de Madame Renée Miesse, Bruxelles. Collection particulière, Belgique. Exposition Bruxelles, Galerie Isy Brachot, Jane Graverol, 40 ans de peinture, 31 mai - 24 juin 1968, no. 78. Bibliographie R. de Solier, Jane Graverol, Bruxelles, 1974, illustré p. 14. Marcel Mariën, Les lèvres nues, no. 1, janvier 1969, illustré np. Jane Graverol fut une figure prééminente et fortement investie au sein du mouvement surréaliste belge, auquel elle adhéra officiellement en 1940. Son influence au sein du groupe était considérable, comme en témoigne son rôle majeur dans la création de deux revues emblématiques de ce mouvement : Temps mêlés en 1952 et Les Lèvres Nues en 1954. Cette dernière, cofondée par Marcel Mariën, présentait des œuvres littéraires, poétiques, artistiques, et des essais philosophiques. Le contenu se distinguait par sa nature provocatrice, expérimentale et subversive, repoussant les limites de l'expression artistique et prônant des idées surréalistes non conformistes. Des figures éminentes du surréalisme, tels que Paul Nougé, Louis Scutenaire, Irène Hamoir, Christian Bussy et Guy Debord, contribuèrent à cette revue. Richement illustrée, Les lèvres Nues présente des reproductions d'œuvres de très nombreux artistes (Marcel Mariën, René Magritte, Leo Dohmen, Paul Colinet, Victor Brauner, et Valentine Hugo), dont celles de Jane Graverol sont particulièrement nombreuses. À titre d'exemple significatif, le tableau Le bon bout de la raison fut illustré dans le premier numéro de 1969, après avoir été exposé dans l'illustre Galerie Isy Brachot en 1968. Il a été également reproduit dans l'ouvrage de référence de René de Solier en 1974. Cette œuvre, très référencée, témoigne de son importance dans le corpus artistique de Jane Graverol. L'attachement de Jane Graverol au monde animal se révèle central dans son histoire et son iconographie. Comme elle le confia à José Vovelle, sa passion indéfectible pour toutes les formes d'animaux remonte à toujours. Elle évoque un souvenir mémorable, lorsqu'à l'instigation de Victor Horta, son professeur à l'Académie des Beaux-Arts, elle visita pour la première fois le zoo de Bruxelles. Elle observa avec beaucoup d'émerveillement les animaux sauvages évoluer devant elle. Ces sorties au zoo lui inspirèrent notamment sa série des animaux hybrides et elle fut tout particulièrement marquée par les oiseaux. « Tel qu'il est l'animal, l'oiseau, a trop de charme par lui-même pour que je le reproduise. (...) J'essaye avec eux d'imaginer d'autres association ». « Les oiseaux de couleurs me donnèrent le choc le plus vif, puis les oiseaux de nuit, (...), me fascinèrent (...). » Les oiseaux, symboles de liberté chère à Jane Graverol, se manifestent fréquemment dans son œuvre, parfois associés à des figures féminines, créant ainsi une ambiance sensuelle et poétique qui lui est très reconnaissable. Néanmoins, dans bon nombres de compositions, les animaux en sont les sujets principaux. Dans Le bon bout de la raison, la chouette occupe la place centrale, surplombant un paysage énigmatique plongé dans une nuit opaque où les derniers feux du jour s'évanouissent à l'horizon. Couronnée de feuillage et ses serres solidement ancrées sur sa branche, elle veille et règne dans l'obscurité. Alors que le spectateur voit onduler les reflets des flammes sur son plumage chatoyant, les yeux de la chouette, le fixent, l'envoutent. La lueur des bougies attire l'œil vers son regard insondable et pénétrant. Tels des projecteurs, les bougies éclairent la chouette pour le spectateur, à moins que ce ne soit l'inverse. Un jeu de regard hypnotique s'opère. Qui observe qui ? La composition, caractérisée par des contrastes visuels saisissants, suscite des réflexions profondes. La chouette, emblème de sagesse et de clairvoyance, ne peut-elle pas aussi être le présage d'un mauvais augure ? Oiseau de nuit, tapie dans l'obscurité, elle est révélée par les flammes des bougies, comme éclairée par les lumières de la connaissance. Le bon bout de la raison demeure une œuvre captivante et énigmatique, emblématique du caractère poétique et mystérieux de l'art de Jane Graverol. Ses toiles qu'elles qualifient de « rêves éveillés » offrent une infinité d'interprétations, laissant le soin au spectateur de prendre part à ce rêve. Aujourd'hui, 100 ans après la publication du manifeste du Surréalisme, le travail de Jane Gra

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