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Lot n° 8

BIENNAIS. Paris, 1809-1819, pour le grand-duc...

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BIENNAIS. Paris, 1809-1819, pour le grand-duc Pavlovitch. Important plat en vermeil de forme ovale, la bordure ciselée de feuilles d’eau, l’aile gravée du monogramme entrelacé en caractères cyrilliques MP (Michel Pavlovitch) sous couronne impériale. Numéro d’inventaire 2 au revers. Orfèvre : Martin-Guillaume Biennais, insculpe en 1801 ; son poinçon et signature en toutes lettres : BIENNAIS. Paris, 1809-1819.Longueur : 42,4 cm-Largeur : 28 cm-Poids : 1248 g. Petites usures au vermeil. Le grand-duc Michel Pavlovitch, né en 1798, est le quatrième fils du tsar Paul Ier et de son épouse Marie Feodorovna, princesse de Wurtemberg. Il reçu une formation militaire et voyagea à travers la Russie ; il fut nommé commandant de la brigade d'infanterie des gardes et participa à la guerre contre la Turquie. Il reçut l'Ordre de Saint-Georges et devint en 1831 chef de toutes les écoles militaires de Russie. Il épousa sa cousine la princesse Hélène de Wurtemberg dont il eut six filles. Il meurt en 1849 à l'âge de 51 ans. Le service de Mihail Pavlovič, second service livré à la Russie après celui réalisé pour grand-duc Nicolaj Pavlovič, comporte des pièces réalisées entre 1798 et 1838 par les orfèvres Biennais, Jean-Charles Cahier (son successeur depuis 1821), Marie-Joseph-Gabriel Genu, et Odiot. Ces éléments dispersés ont été rapprochés d’une mention du Moniteur universel de 1824 : « S. M. l’Empereur de Russie a fait présent à son frère, le grand duc Michel, d’un service en argenterie dont la valeur est estimée à 1 500 000 francs […] ». Ce texte renvoie effectivement à un service de Cahier, mais il apparaît aujourd’hui plus vraisemblable de considérer que plusieurs ensembles furent réalisés à Paris pour le grand-duc. Le service de Cahier fut, selon la tradition, offert au grand-duc lors de son mariage avec Hélène-Charlotte de Wurtemberg et se retrouve cité dans l’inventaire de l’orfèvrerie (1858) de cette dernière, devenue Helena Pavlovna. Il passe ensuite à la grande-duchesse Ekaterina Mihailovna, grande-duchesse de Mecklembourg-Strelitz, et ensuite aux enfants de celle-ci, la princesse Helena G. de Saxe-Altenbourg et les princes Georges G. et Mikhaïl G. de Mecklembourg-Strelitz. À la Révolution, cette orfèvrerie, conservée au palais de Kameny Ostrov et au palais d’Oranienbaum, fut transférée pour partie au musée Russe ou au musée du baron Stieglitz (1919) avant d’intégrer en 1922 ou en 1925 les collections de l’Ermitage. Les services de Nikolaj et de Mihail Pavlovič démontrent à quel point le style Empire reste apprécié au cours des années 1810-1820, comme le prouve également le service Demidov commandé à Odiot en 1817 ou le tête-à-tête offert par l’impératrice à son fils Alexandre en 1828. Le service fut destiné au palais Mikhaïlovski, àSaint-Pétersbourg, qui fut construit par Carlo Rossi entre 1819 et 1825 dans un style néoclassique. Une partie importante du service fut vendu en un lot chez Christie's à Londres en 1965. Depuis lors, un certain nombre de pièces, dont un service à thé et à café et de l'argenterie de table, ont été vendues. Des pièces de ce service se trouvent à l'Ermitage de Saint-Pétersbourg et au Rijksmuseum d'Amsterdam. L'objet le plus important, une magnifique soupière et son couvercle, pesant environ 14 kilos, de Cahier et dérivée d'un dessin de Percier et Fontaine, demeure la pièce maîtresse du service.Expert : Florian Doux.

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