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Lot n° 24

REMBRANDT BUGATTI (1884-1916)

Estimation :
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Petites antilopes koudous (caresse) Bronze à patine brun-roux Signé avec le cachet de fondeur ‘Cire/perdue/A.A. Hébrard' et numéroté ‘6' sur la terrasse Modèle conçu vers 1911 24,8 cm - 9 3/4 in. 51,3 x 7,5 cm (terrasse) 9 3/4 x 20 1/4 x 3 15/16 in. (base) (Accidents) PROVENANCE: - Galerie A.-A. Hébrard, Paris - Collection Honegger, Lyon (acquis auprès de cette dernière en 1920 d'après le Cahier Hébrard, p. 114) - Vente, Importants tableaux des XIXe et XXe siècles, Tajan, Paris, Hôtel Georges V, 13 juin 1995, lot 92 (expert : Madame Véronique Fromanger) - Collection particulière, France (par descendance) BIBLIOGRAPHIE - André Salmon, « Rembrandt Bugatti », in. Art et Décoration, vol. 34, Paris, 1er novembre 1913, p. 162 (le plâtre original titré Deux amis) - Jacques-Chalom Des Cordes et Véronique Fromanger, Rembrandt Bugatti, Catalogue raisonné, Paris : Les éditions de l'amateur, 1987, p. 266 (un autre exemplaire) - Véronique Fromanger, Rembrandt Bugatti, Sculpteur, Répertoire monographique, Une trajectoire foudroyante, Paris : Les éditions de l'amateur, 2016, n°273, p. 355 (notre exemplaire décrit et un autre exemplaire reproduit). EXPOSITIONS: - Rembrandt Bugatti, Rétrospective, Galerie A.-A. Hébrard, Paris, 1913 (un autre exemplaire) - Les Bugatti d'Alain Delon, Galerie Charles Bailly, Paris, 1988 (un autre exemplaire) - Rembrandt Bugatti: life in sculpture, Sladmore Gallery et James Graham & Sons Gallery, New York, 2004 (un autre exemplaire) REMBRANDT BUGATTI Petites antilopes koudous (caresse) Les dons les moins vulgaires permirent à Rembrandt Bugatti de se cultiver en effaçant ce qu’on nomme les tares de l’autodidacte. À dire vrai, s’il ne fréquenta jamais une académie, le jeune maître animalier grandit dans l’atelier de son père, Carlo Bugatti. Il n’eut pas de jouets, parce qu’il préférait s’en façonner, en pétrissant la glaise qu’on abandonnait à son caprice. […] Chez tous les peuples dont la vie fut embellie des rayons du soleil de l’art, d’un art si primitif fut-il, existaient à côté des tailleurs de grandes figures, des artistes ou des artisans conduits par la joie de donner vie à un petit peuple de figurines à la taille de leurs sentiments les plus purs ou les mieux fixés en leur esprit, à la mesure des petites joies qui consolent des grandes douleurs et aident à subir lourdes passions et durs labeurs. […] Rembrandt Bugatti est incontestablement de cette longue lignée et la formation de ce fils d’artiste n’est-elle pas semblable à celle d’un pâtre antique, modelant aux heures de repos l’image des compagnes de ses jeux ? Seulement, le pâtre qu’il eût pu être eût préféré ne prendre d’autres modèles que ses brebis et ses boucs, ses chevaux libres ou ses taureaux haut encornés. Or, Rembrandt Bugatti avait vu le jour à la fin d’un siècle fécond en découvertes, en innovations, qui devait s’achever par une grande convulsion artistique et qui fut témoin, sur ce domaine, de deux schismes, de deux séparations authentiquement neuves. Pour la première fois, vraiment, des artistes devant s’imposer en maîtres durables s’éprirent du paysage en soi, d’une part, et de l’animal pour lui-même, d’autre part. Les statuaires animaliers prétendirent dispenser le fauve ou l’auxiliaire du paysan de sa fonction héraldique, symbolique, de même qu’ils le délivreraient de sa mission de figurant en ce paysage se passant si bien d’eux désormais. Le goût de l’énorme, cet amour de l’étrange qui caractérisa le romantisme firent que les maîtres animaliers modernes se penchèrent avec plus de tendresse vers les grands fauves, les rapaces de l’air que sur l’humble bétail domestique, les oiseaux de nos bassescours. Sous l’influence des idées actuelles, libéral, saluant les grandes découvertes scientifiques d’où allait naître une philosophie pour fréquenter le Museum, devenu temple de la libre pensée où trouver une explication rationnelle de la création, Barye déserte l’atelier de Fauconnier prétendant faire de lui un orfèvre. Barye, qui avait des mains d’artistes aussi actives, aussi promptes que son esprit, ne s’attarda pas en vaines méditations. […] Fils des ymagiers de jadis, Rembrandt Bugatti, s’il sut aimer Barye, ne manqua point à accorder une nécessaire attention à l’effort incomplet mais charmant du sculpteur Mène, à qui ne fit défaut que l’énergie d’échapper à la servitude que lui imposèrent les fondeurs éditeurs de bronzes de commerce. C’est à Rembrandt Bugatti qu’il appartenait de reprendre, avec toute sa juvénile personnalité, l’oeuvre avorté. Plus exactement que Troubetzkoï, dont on l’a trop souvent rapproché, non sans imprudence, Rembrandt Bugatti m’apparaît un animalier par prédestination. […] Troubetzkoï ne voit en l’animal qu’un prétexte et non l’objet exclusif de sa dévotion d’

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