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Lot n° 511

Jean-Michel JOUILLAT (1955-1999). Composition...

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Jean-Michel JOUILLAT (1955-1999). Composition à fond vert. Huile sur toile signée en bas à gauche. 100 x 100 cm. La dispersion d’une partie du fonds d’atelier de Jean-Michel JOUILLAT (1955-1999) permet de sortir d’un oubli injuste un artiste subtil et attachant. L’artiste est à la fois peintre et poète et son œuvre graphique s’articule autour de deux pôles radicalement différents : l’abstraction et le réalisme. Dans cette deuxième veine, ses thèmes essentiels sont les personnages et des intérieurs de maison. Influencé par le surréalisme, il aime les cadrages insolites influencés par la photographie et ses intérieurs vides sont souvent figurés de nuit ce qui crée une atmosphère mêlant étrangeté, malaise ou mystère … La lumière, naturelle ou plus souvent artificielle, peut parfois sembler le véritable sujet de sa peinture : il s’en sert pour sculpter les volumes, créer des contrastes et des amplifications de couleurs qui esthétisent et distancient la banalité apparente du quotidien. L’espace est souvent prolongé par une porte, une fenêtre ou un escalier, ou inversement raccourci par un gros plan sur un objet. Les miroirs, les tableaux posés sur le sol, les fenêtres ouvrant sur un paysage ou les portes ouvrant sur une autre pièce sont autant de mises en abîme. Des éléments comme une tasse de café, un verre de vin ou une cigarette fumant encore permettent de suggérer la présence humaine sous la forme « négative » de l’absence provisoire, suggérant qu’un événement vient de se produire ou va se produire dans la lignée de l’ « instant décisif » d’Henri Cartier-Bresson. Ses personnages sont également marqués par l’étrangeté et expriment interrogation, rêverie, mélancolie ou encore érotisme diffus. Certaines de ses toiles sont accompagnées de poèmes qui explicitent sa démarche, de même que les titres qui sont généralement beaucoup plus évocateurs que descriptifs. Jean-Michel JOUILLAT a exposé dans de nombreux salons, notamment à Paris (Salon des Indépendants, Salon d’Automne, Salon des Artistes français) ainsi qu’en galerie. Un livret intitulé Jean-Michel JOUILLAT : peintures et écrits- un autre exil … sera remis à l’acquéreur. Chaque tableau qui y est reproduit est accompagné d’un court poème de l’artiste et d’un titre qui le complètent. En guise de préambule, un autre poème que nous reproduisons ci-dessous livre quelques clés de sa démarche au spectateur et l’aide ainsi à entrer dans son univers poétique et pictural complexes: « Il s’est passé quelque-chose … Il va se passer quelque chose … Un événement singulier a eu lieu, ou va avoir lieu. Quelque-chose d’imprécis ; Il vibre dans l’air un parfum indéfini, Une certaine musique … La lumière préside, elle est reine, Toutefois l’ombre parfois triomphe. Créer un mystère, laisser des indices, des objets familiers, simples : Un verre, une carafe, un livre, le journal ou le téléphone, Plus souvent des fruits ; le point d’ancrage pour accéder à l’éclatement Des perspectives ; les lumières et les ombres, accompagnées de couleurs, Structurent l’espace, le découpent, le tranchent, nous éloignent des repères rassurants. L’étoffe toujours, présence, sensualité des tissus jetés, roulés, Des draps oubliés ; les tapis moelleux bousculés, plissés. La vie est là … L’instant est suspendu. Est-ce l’aurore, l’astre au zénith, ou le crépuscule gagne-t-il ? Peut-être parfois la nuit, mais jamais une nuit noire. Pue de hasard ; la mise en scène ainsi offerte, en écho, à la réflexion, la sensibilité, l’histoire de chacun. Une œuvre n’existe que par le regard qu’on y pose, qu’on lui porte ; Si elle nous interroge, si elle fait vivre en nous des sensations ! Chaque regard est unique. Ouvrir les yeux, sentir les arômes du temps, écouter … Les fenêtre sont ouvertes, laissant parfois apparaître des paysages souvent étrangers du lieu où nous les découvrons. Il ne fait pas froid, même si peut-être nous sommes au nord, Et jamais la chaleur écrasante. Cela n’est pas inscrit ; Cela n’a aucune importance : Où sommes-nous ? Pousser les portes, elles sont entr’ouvertes, les escaliers nous invitent ; peut-être ne mènent-ils nulle part. Ailleurs … De l’autre côté des miroirs dont la présence nous renvoie des fragments déformés, partiels ou bien l’inconnu. Entrer »

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