D'Hervilly (Ernest) Lot n° 36

Ɵ Midas. Comédie en un acte. Manuscrit autographe signé, 30 feuillets in-4 (26,4 x 20,3 cm) rédigés à l'encre noire au recto (sauf le deuxième feuillet recto-verso), titre aquarellé en rouge au premier et au deuxième feuillets, le premier feuillet étant orné d'une aquarelle originale en couleurs avec collages et inscriptions, 1892. Boite de protection ajourée laissant voir la composition originale. Superbe et étonnante composition originale à l'aquarelle avec collages, surréaliste avant l'heure, accompagnant le manuscrit autographe complet du voisin de Rimbaud et Verlaine dans Un coin de table de Fantin-Latour. Le manuscrit est dédicacé au deuxième feuillet : « Au lettré délicat, au constant, au vigilant ami, à Henri Roujon Directeur des Beaux-Arts. Son affectionné et reconnaissant poète E d'Hy. » Selon le catalogue de l'exposition consacrée aux Dessins d'écrivains français du XIXe Siècle à la maison de Balzac (1983-1984), où figurait la présente aquarelle avec collage, « les motifs de cette composition font allusion à l'histoire du roi Midas, qui dut départager lors d'un concours de flûte Apollon et Marsyas. Midas choisit ce dernier, et Apollon pour se venger du roi lui donna des oreilles d'âne. Marsyas, l'inventeur de la flûte, est représenté au milieu des roseaux en bas de la page. La composition, la fraîcheur des coloris, les allusions dessinées portant sur les principaux moments du récit, la fantaisie archéologique en font un dessin original et séduisant qui rappelle par sa mise en page, les premiers dessins publicitaires. » D'Hervilly note au second feuillet que sa pièce de théâtre est inspirée de L'Alphabet phrygien de Maspero. Ernest d'Hervilly (1839-1911) est connu du public artistique par sa présence au premier rang du tableau de Fantin-Latour Un coin de table (1872), dans lequel, seul fumeur et entre Léon Valade et Camile Pelletan, il est assis aux côtés d'Arthur Rimbaud et de Paul Verlaine. Entré en 1858 comme dessinateur à la Compagnie des chemins de fer du Nord, il se tourna rapidement vers la littérature, collaborant à Diogène, Le Rappel, La Revue du XIXe Siècle, L'Artiste, La Revue des Lettres et des Arts et au Nain jaune. Poète, dramaturge et romancier, il pratiqua aussi le dessin, et Frédéric Régamey, parlant du don du dessin chez les littérateurs, citait d'Hervilly comme exemple d'originalité. D'Hervilly resta modeste à ce sujet, s'intitulant ironiquement « élève à l'école des Beaux Ar...bres de Fontainebleau ». Provenance : Jean-Louis Debauve. Exposition : Dessins d'Écrivains au XIXe Siècle, Maison de Balzac, Paris, 25 novembre 1983-26 février 1984, page 65 du catalogue (préfacé par Claude Pichois) et reproduction en couleurs en planche IV.