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Lot n° 31

Dujardin (Édouard)

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Les lauriers sont coupés. Librairie de la Revue Indépendante, Paris, 1888. Portrait à l'eau-forte de l'auteur par Jacques-Émile Blanche en frontispice. Édition originale (21,5 x 17,5 cm avec témoins). Exemplaire offert à Stéphane Mallarmé, « maître très vénéré », un des vingt de tête de cet ouvrage célébré comme le premier exemple moderne du monologue intérieur, avec double état du frontispice gravé de Jacques-Émile Blanche. Un des vingt exemplaires de tête sur grand vélin français (n° 8) (avant 400 exemplaires sur vélin anglais mécanique) : « à M. Stéphane Mallarmé, tant au maître très vénéré, qu'à l'ami excellent de la toute intime amitié aimé, Édouard Dujardin » Sous son abord un peu précieux, cette dédicace reprend en fait le procédé du monologue intérieur, en laissant l'esprit naviguer autour de l'amour-amitié-intimité-vénération pour son destinataire. Correction manuscrite de Dujardin à la page 62 (mot ajouté). Le frontispice à l'eau-forte de Jacques-Émile Blanche est ici en double état, en noir et en sanguine. Édouard Dujardin (1861-1949) tout à la fois essayiste, directeur de revue, exégète religieux, businessman, joueur et bookmaker... fut un fervent disciple de Mallarmé dont il publia les Poésies en neuf livraisons à La Revue indépendante en 1887. Mallarmé disait de lui : « Il est né d'une vache bretonne et d'un gabelou normand ». Les lauriers sont coupés valent encore à son auteur une postérité publique qui aurait pu rester plus confidentielle si James Joyce n'avait lui-même déclaré en 1921 à Valery Larbaud que c'était l'ouvrage qui l'avait inspiré pour les nombreux monologues intérieurs de Ulysses, en particulier celui de Molly Bloom du chapitre final. Dans le texte de Dujardin, « c'est via le flux ininterrompu et continu d'une pensée qui marche, celle d'un promeneur-flâneur qui observe la ville, que s'inscrivent des impressions qui paraissent directement transmises au lecteur ». Le personnage de Daniel Prince, snobé mais aussi manipulé par une actrice, déambule dans Paris d'une façon ordinaire et décrit le flux de ses pensées et de ses impressions du moment. Provenance : - De la Bibliothèque Stéphane Mallarmé (Sotheby's, Paris, 15 octobre 2015, n° 31), qui contenait sept autres ouvrages de Dujardin dédicacés à Mallarmé - Librairie Michel Scognamillo, Paris, catalogue Livres anciens, 2016, n° 46.

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