Vielé-Griffin (Francis) Lot n° 30

Ɵ Les Cygnes. Poésies (1885-1886). Alcan-Levy, Paris [1887]. Édition originale (19,4 x 14 cm). Reliure légèrement postérieure : Demi-maroquin parme, dos à nerfs, tête dorée, couvertures conservées. Un vrai concentré du symbolisme alors à son apogée : l'exemplaire dédicacé à Gustave Moreau par Francis Vielé-Griffin, associant ainsi deux de ses principales figures : le peintre précurseur et le jeune poète. Envoi à l'encre de l'auteur : « à Gustave Moreau, en témoignage d'admiration, L'auteur Francis Vielé-Griffin » Deuxième recueil de Francis Vielé-Griffin (1864-1937), phare du symbolisme, Les Cygnes est un des tout premiers ouvrages poétiques en vers libres, paru la même année que Les Palais nomades de Gustave Kahn. Que cet auteur américain ait été un des principaux poètes symbolistes français peut paraître étonnant. Mais ami de collège d'Henri de Régnier, il rejoignit avec lui les Décadents et se lia alors à Mallarmé. L'association à Gustave Moreau (1826-1898), « symbole du symbolisme » en peinture, quelques mois après la parution du Manifeste symboliste de Jean Moréas dans Le Figaro du 18 septembre 1886, est grande de signification dans le cadre de cette école. Gustave Moreau laissa des traces bien au-delà du mouvement, comme maître de Matisse, Camoin, Rouault, Marquet ou Manguin, après avoir été lui-même l'héritier spirituel de Chassériau, avec Puvis de Chavanne. Plus tard, André Breton se souviendrait : « La découverte du musée Gustave Moreau, quand j'avais 16 ans, a conditionné pour toujours ma façon d'aimer. » Provenance : Gustave Moreau.