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Lot n° 11

Manet

Estimation :
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Ɵ Copie personnelle d'Édouard Manet de l'acte notarié entre Édouard Manet, artiste peintre et son épouse Suzanne Leenhof, et Jean-Baptiste Tournus, ancien bijoutier, concernant un prêt de cinquante mille francs. Acte établi chez Maître Pascal, notaire de la famille Manet le 24 octobre 1867, en la présence de son épouse Suzanne Leenhof et des deux frères du peintre, Eugène et Gustave Manet, 11 pages (30 x 27,5 cm) : « Grosse en onze rôles contenant deux renvois et quatorze mots rayés comme nuls ». Chemise de Devauchelle. Cet acte inédit, inconnu des biographies, et dont c'est ici l'exemplaire du peintre, éclaire d'un jour nouveau les coûts de son exposition particulière de 1867 en marge de l'Exposition universelle. Il témoigne en effet d'un emprunt énorme ayant fait hypothéquer les terrains familiaux de Gennevilliers, et suit immédiatement cette exposition. Ce document inédit, dont aucune étude sur Manet ne fait mention, témoigne des efforts du peintre pour présenter son œuvre envers et contre tout, pour couvrir les frais de son exposition personnelle dans la baraque construite spécialement à cet effet avenue de l'Alma (en face de celle de Gustave Courbet) au printemps 1867, en marge de l'Exposition universelle. Signé par lui et ses deux frères Eugène (qui épousera Berthe Morisot) et Gustave, et Suzanne Leenhof, épouse d'Édouard, le document concerne un énorme emprunt de 50 000 francs avec intérêt de 5% l'an, garanti par l'hypothèque des terrains familiaux (décrits ici par le détail) de Gennevilliers, dont le père de Manet avait été maire. La légende biographique évoque seulement un emprunt de 18 300 francs de Manet à sa mère pour cette exposition, mais le présent document - ici une « grosse » c'est-à-dire une copie personnelle, celle de Manet - montre qu'il en fut autrement, ou du moins que le remboursement à sa mère dut être rapide. Selon ce document, l'emprunt était échu en 1875, mais cette date fut dépassée de plus de six ans, au 5 novembre 1881, peu avant la mort du peintre en 1883... C'est lors de l'exposition de l'Alma en 1867 qu'Émile Zola prendra fait et cause pour le peintre alors vilipendé par la critique et moqué par le public, dans une série d'articles qui lui coutèrent sa place de chroniqueur à L'Événement, et qu'il publia sa fameuse étude sur le peintre ornée de la gravure d'Olympia. Provenance : Édouard Manet.

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