Bureau plat de style Louis XV d'après le "Bureau... Lot 48

Bureau plat de style Louis XV d'après le "Bureau de l'Abbé Terray" en placage de satiné, bronze ciselé et doré ouvrant par trois tiroirs à fonçure de chêne en ceinture. Le dessus mouvementé est gainé de cuir havane entouré d'une large lingotière moulurée. La ceinture, à léger retrait central, est ornée sur les quatre faces d'encadrements à feuillages d'acanthe et de larges cartouches ajourées pour les côtés. Il repose sur quatre pieds cambrés ornés de chutes et de sabots enchâssés. Estampillé HENRY DASSON (sous la traverse arrière) Date "1882" et signature "Henry Dasson" gravés sur la lingotière. Paris. Époque du XIXe siècle, vers 1882. H_78,5 cm L_197 cm P_103 cm. Provenance : Vente Christie's Paris. 22 / 23 avril 2013. Le goût Français - Arts décoratifs du XIIIe au XIXe siècle. Lot 575 Un bureau similaire est présenté dans "Paris La quintessence du meuble au XIXe siècle" de Christopher Payne. Editions Monelle Hayot, page 148. Cet important bureau plat est réalisé en 1882 en référence au modèle du célèbre meuble dit "bureau de l'abbé Terray", estampillé par Nicolas-Pierre Severin et conservé dans les collections du Musée du Louvre depuis 1924 sous le numéro d'inventaire, inv. OA 7805. Il est plus vraisemblable que Séverin apposa sa marque en tant que restaurateur et que Baumhauer fût l'ébéniste d'origine, vers 1745- 1749. Henri DASSON réalisa ce bureau de main de maître et interpréta tous les éléments chers à Joseph Baumhaeur : le fort chantournement du plateau, le mouvement harmonieux de la ceinture et la cambrure puissante des pieds soulignée par des enroulements de feuillage. Il utilise ici un très beau bois de satiné présentant un veinage contrarié qui produit un frisage d'un très bel effet. Il enrichit ce décor d'une importante garniture de bronze ciselé et doré. Les inventaires indiquent que les exemplaires de DASSON étaient de pleine taille, similaires aux dimensions originelles. Les rapports de l'exposition de 1878 soulignent "la scrupuleuse exactitude et perfection des cuivres de Dasson". Ses clients venaient de nombreux pays et comptaient des collectionneurs aussi illustres que les Rothschild et même Lady Ashburton Henri Dasson acquiert son fonds de commerce rue Vieille-du-Temple en 1871. Il se spécialise dans la copie de grande qualité de meubles célèbres du XVIIIe siècle. Il était devenu membre de la réunion des fabricants de bronzes en 1865 et de toute évidence, c'était primordial pour lui. En 1881, Dasson fût avec Alfred-Emmanuel Beurdeley l'un des membres fondateurs de l'Union centrale des Beaux -Arts appliqués à l'industrie. Dans une lettre écrite la même année au président, Dasson fait remarquer qu'il est avant tout bronzier : "Je ne pourrais qu'imparfaitement figurer dans la division du bois, étant bien plus fabricant de bronzes que de meubles, car je n'en fabrique qu'à la condition que les bronzes qui les ornent représentent la plus grande partie de la valeur". Cette assertion ne diminue en rien la valeur du travail d'ébénisterie et la grande qualité de la marqueterie sortant des ateliers Dasson, qui étaient parmi les meilleurs de leur temps. Expert : Stéphane Pépe.