Gazette Drouot logo print
Lot n° 549

AMÉRIQUE DU NORD - ÉTAT DE NEW YORK. Très rare...

Estimation :
Réservé aux abonnés

AMÉRIQUE DU NORD - ÉTAT DE NEW YORK. Très rare et importante archive sur l'acquisition de vastes terrains vierges situés dans le comté de Jefferson (état de New York) en bordure du fleuve Saint-Laurent, et le projet d'y construire une ville. Composée de plus de 300 documents couvrant une période de 80 ans, de 1797 à 1877. James Donatien Le Ray de Chaumont (1760-1840), avait acquis, à la fin du XVIIIe siècle, de très vastes terrains encore non peuplés, en association avec le gouverneur Morris, dans les états de New York et de Pennsylvanie. Il fait fortune et, à la suite de son père, devient un important créancier du gouvernement américain. Les villes de Le Ray et de Chaumont, toutes deux dans l'état de New York portent aujourd'hui son nom. Par 3 transactions, en 1811, 1815 et 1816, il cède à un ancien général de Napoléon, Edme Étienne Borne Desfourneaux (1767-1849), de vastes terrains situés en lisière du fleuve Saint-Laurent, face à Kingstown, d'une superficie totale de 7270 acres (3000 hectares), situés entre Cape Saint-Vincent et jusque de part et d'autre de la French Creek -bras du Saint-Laurent, qui est alors baptisée Baie Desfourneaux; il comprend également une rivière baptisée Julie River. Il est alors convenu que Desfourneaux défriche l'ensemble, y dresse des parcelles, et engage les travaux de construction d'une ville nouvelle qui portera son nom. Sur place il engage John B. Esselstyn comme régisseur. En 1836, Desfourneaux vend à Alexandre Guyot de Villeneuve (1804-1878) «citoyen des Etats-Unis» et directeur-fondateur du journal l'Europe monarchiste, la majeure partie de ses propriétés américaines (3900 acres en un seul bloc) mais il en restera le créancier jusqu'à la fin de ses jours. Sur place, c'est Louis Peugnet qui prend le relais et gère les propriétés américaines (en particulier la vente des parcelles et la lutte contre les contrebandiers qui volent les plus beaux arbres). Ces affaires américaines vont occuper Desfourneaux et Guyot de Villeneuve jusqu'à leur décès. Cette importante archive permet de retracer l'histoire de cette contrée, et d'en remonter le fil jusqu'au XVIIIe siècle. Parmi les principaux documents, figurent: - un plan aquarellé sur double-feuillet, certifié et signé par James Donatien Le Ray de Chaumont (Albany, 24 janvier 1797, 40 x 25 cm) + un autre plan à l'encre: ébauche de la ville à construire avec les parcelles et les rues. - une lettre et un autre document, signés par Le Ray de Laumont à Desfourneaux lui donnant un état chiffré des frais de «défrichement, ensemencement et entourage en barrières de chaque champ», de construction de granges et d'étables, de maisons de 40 pieds carrés à un étage, de leur ameublement, des achats d'animaux et matériels propres à l'agriculture, avec les estimations de rentabilité (1812). - un très intéressant manuscrit (vers 1812) d'un colon français installé dans le comté de Jefferson, décrivant avec détails, d'après son expérience, tout ce qu'il convient de faire, pour réussir un tel projet: les artisans qu'il faut faire venir et les compétences nécessaires, les priorité de construction, en particulier «un bon charpentier et des aides en état de construire sur le champ un moulin à scie, sur une des chutes les plus rapprochées du fleuve; il trouvera les scies et les divers engrenages à New York; il lui faudra des bésaigues, si utiles et, chose étrange, ignorées en Amérique […]. Il devra se faire accompagner d'un bon brasseur, chose essentielle, d'un homme bien au fait des distillations soit de grains soit de mélasses: c'est le fondement d'un grand établissement agricole et qu'il faut toujours placer à côté d'un moulin, et comme base essentielle de l'éducation en grand des bestiaux. Il faut emporter des graines de lin de Riga, de chanvre, de colza qui réussit à merveille sur le St Laurent où j'en ai fait l'essai. Il faudra essayer la luzerne qui réussira si elle est abritée des vents du nord et semée dans des terres profondes légères et grasses. Le trèfle réussit admirablement […]. Emporter tous les plans possibles de tous les arbres et de toutes les vignes (chasselas et Fontainebleau), les plans d'arbre ne payent aucun droit à New York. Un bon cuisinier, ou cuisinière, qui sache faire le pain, la pâtisserie et la charcuterie; chose d'absolue nécessité et non pas de luxe, dans les bois […]. Emporter des fusils, des carabines à pistons et autres, des souliers […]. Des montres communes mais garanties. Les fusils, les montres se vendent bien aux ouvriers que l'on emploie sur les lieux […]». - Lettre de New York (1811) proposant ses services pour défricher et cultiver ses terres. - Longue et passionnante lettre du régisseur de Desfourneaux, écrite de New York en 1821 (4 pp. in-folio, signature découpée) lui racontant son voyage sur ses propriétés, sa réception chez Le Rey de Chaumon

Titre de la vente
Date de la vente
Localisation
Opérateur de vente