Frantz JOURDAIN (1847-1935), architecte et écrivain,... Lot 408

Frantz JOURDAIN (1847-1935), architecte et écrivain, il écrivit de nombreux traités sur l'art et conçut les magasins de la Samaritaine. Lettre autographe signée. 4 pp. in-4, en-tête «Le Nouveau-Paris». [Paris], 26 novembre 1904. Sur la restauration des monuments de Paris. Destinée à un journaliste, cette lettre défend la Société du Nouveau-Paris, accusée de vouloir moderniser d'anciens monuments. Appuyant son propos sur les travaux effectués au Palais-Royal, Frantz Jourdain explique avec chaleur les desseins de cette société qui, loin de s'opposer à celles de l'Ancien-Paris, la complète et l'assiste dans ses projets. «Nous n'avons jamais eu l'intention d'entrer en guerre contre le Vieux-Paris qui a rendu et rendra de précieux services. Nous nous occupons d'intérêts différents, rien de plus si parfois nous nous rencontrons, si parfois nous nous arrêtons devant un coin de l'ancien Paris, c'est parce que ce coin se meurt et que nous désirons lui insuffler un peu de vie nouvelle. C'est ainsi que l'idée nous est venue de rendre la santé au Palais-Royal qui se meurt et qui finira par devenir une lugubre nécropole si l'on ne s'en inquiète pas… Comme vous le verrez, les projets de MM. Hénard, Deverne, Besnard et Picq modifient fort peu l'architecture du Palais-Royal qui ne souffrirait nullement, au point de vue esthétique pure, des modifications que nous désirions apporter à un monument aussi remarquable. Par exemple, où le Nouveau-Paris aurait le droit de se montrer moins respectueux, moins timoré, c'est lorsqu'il s'agit de masures sans caractère artistique, qui sont un foyer de pestilence et une honte pour la capitale. Nous serons donc très heureux d'aider la campagne entreprise autour des Halles pour assainir un quartier aussi fabuleux et supprimer l'âme des bicoques puant le vice, le crime et la maladie… Notre société présente un terrain neutre où la politique est rigoureusement bannie et où toutes les tendances peuvent s'unir. Nous avons groupé les plus sûres bonnes volontés, des peintres, des sculpteurs, des décorateurs, des hommes de lettres, des artistes de toute valeur qui, tous, sont prêts à donner gracieusement et sans compter leurs conseils […]. Nous voudrions unir l'art à la science […]».