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Lot n° 21

Importante tête de roi, présumée de saint Louis,...

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Importante tête de roi, présumée de saint Louis, en pierre calcaire sculptée. Visage imberbe aux traits idéalisés avec les yeux étirés vers les tempes soulignés de petites pattes d'oie, paupières inférieures gonflées, joues légèrement creusées, lèvres fines et menton viril ; couronne fleuronnée posée sur une chevelure mi-longue descendant sous les oreilles avec petite frange au-dessus du front et mèches ondulées sur les tempes. Picardie, vers 1300 H. 36 cm Sur un socle en velours (accidents et quelques restaurations notamment au nez) La pierre a été analysée par la géologue Annie Blanc. Il s'agit d'un "calcaire jaune clair, très riche en fossiles (coquilles de Bivalves) avec quelques restes de Milioles [...] calcaire lutétien, provenant d'une carrière éloignée de Paris. Ce type de calcaire est rarement utilisé pour la sculpture. Il est un cas, à notre connaissance, où les sculptures ont été réalisées en calcaire coquillier, bien compacté, c'est à la cathédrale de Laon". Il est admis que l'imagerie royale peu développée le long du tout au long du XIIIe siècle a véritablement pris son essor à partir de la date de la canonisation du souverain en 1297. C'est à cette période-là que l'on situe les effigies les plus traditionnellement reconnues de Louis IX, bien que parfois contestées, comme celle conservée au musée de Cluny (inv. Cl.20626) ou celle de l'église de Mainneville en Normandie (fig. a et b). On doit reconnaître cependant la similitude des traits de cette tête de roi d'une collection parisienne avec celle représentant d'une façon certaine le pieux souverain ornant le gâble en pierre calcaire du couvent des Cordeliers à Paris (fig. c) visible au musée Carnavalet, tel que si bien décrit par le conservateur du musée parisien : "beauté ascétique [...], visage glabre dont les joues creuses mettent en valeur le caractère très pieux [...], beau visage [...] cheveux détachés du visage [...] conformes à l'aspect du roi à l'époque de saint Louis et surtout à celle de Philippe le Bel". Il s'agirait donc ici d'un nouveau portrait idéalisé qui viendrait enrichir l'iconographie de ce roi qui a connu une profonde vénération une trentaine d'années seulement après sa mort. Provenance : - Dans une famille parisienne d'un académicien des sciences, depuis deux générations Ouvrages consultés : - Exposition Paris 1998, L'Art au temps des rois maudits - Philippe le Bel et ses fils 1285-1328, Galeries nationales du Grand Palais, cat. - Exposition Paris 2014/15, Saint Louis, La Conciergerie, cat. P-Y. Le Pogam, p 46-57.

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