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Lot n° 4

Vierge en majesté en noyer sculpté, sedes sapientiae,...

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Vierge en majesté en noyer sculpté, sedes sapientiae, avec restes de polychromie, certains marouflés, dos plein. Assise sur un banc-trône, le buste droit, la Vierge porte l'Enfant entre ses genoux qui bénit de la main droite et pose sa main gauche sur un livre fermé ; tête de Marie ceinte d'une couronne posée sur la chevelure partagée par une raie médiane et sur un voile épousant les épaules ; beau visage au menton aigu, aux grands yeux en amande légèrement proéminents et à la bouche bien dessinée ; elle est revêtue d'une robe et d'un manteau dont les pans sont retenus sur la poitrine par un fermail rectangulaire ; l'Enfant est habillé d'une tunique à la simple encolure et d'un manteau recouvrant l'épaule gauche et laissant l'autre découverte, un pan revenant sur son genou droit. Île-de-France, dernières décennies du XIIe siècle H. 67,5 cm - L. 16 cm - P. 21 cm (tête de l'Enfant refixée, rebouchages, main droite de la Vierge possiblement refaite à une époque très ancienne) La position médiane et l'attitude frontale du Christ placent encore cette Vierge dans le XIIe siècle. Elle est très éloignée du foyer de création que représentent les Vierges du Massif central avec leur stylistique commune. Cependant, il est possible de la rapprocher d'un certain nombre de Sedes du XIIe siècle regroupées sous le nom de style Senlis en référence à la Vierge du Couronnement ornant le tympan de la cathédrale. L'historien de l'art Sauerländer inclut dans ce groupe la Diège de Jouy-en-Josas (Yvelines, fig.a), la Vierge de Limay (Yvelines, fig.b), celle de Saint-Denis provenant de Saint-Martin-des-Champs de Paris (fig.c) ainsi que la Majesté conservée au Fogg Art Museum de Cambridge, vers 1170 (inv.1937.29, fig.d). À partir de cette dernière, il définit ce groupe par une commune finesse des traits des visages et les plissés rayonnants que forment le manteau sur la poitrine, caractères que l'on retrouve ici. Ouvrages consultés : - W. Sauerländer, "Die Marienkrönungsportale von Senlis und Mantes" dans Wallraf-Richartz Jahrbuch, XX, (1958), p 115-162. - I. H. Forsyth, The Throne of Wisdom : Wood sculptures of the Madonna in Romanesque France, Princeton, 1972, cat. 102 et suivants, p 197-201, Fig.178 à 185. - Exposition Paris 2018, Naissance 1135 de 1150 La sculpture gothique, Musée de Cluny, D. Berné et P. Plagnieux (sous la dir. de), p 241-245.

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