GRANDE GRÈCE - SICILE Syracuse - Tyrannie de... Lot 110

GRANDE GRÈCE - SICILE Syracuse - Tyrannie de Denys l'Ancien ( 405 - 367 avant J - C ) Superbe Decadrachme du Maître Evainète ( vers 405 avant J - C ). A : Quadrige au galop à gauche, conduit par un aurige tenant les rênes et le Kentron, couronné par une Niké volant à droite à l'exergue, cuirasse entre 2 cnémides. À droite un casque athénien à aigrette. R : SYPAKOSION. Tête d'Arèthuse-Perséphone à gauche couronnée de roseaux, les cheveux relevés. Elle est parée d'un collier de perles. Boucles d'oreilles à 3 pendentifs. Derrière la tête, au niveau de la nuque, un pétoncle. Au pourtour 4 dauphins. Gallatin EI-R.XI Poids : 43,17 g ( 50 litrai d'argent ) Superbe qualité. Très rare dans cet état, et bien centré. Documentation : Cet exemplaire, n° 14 de la vente d'Émile BOURGEY, ex - collection de Monsieur Ed. SCHOTT, du 21 et 22 mars 1972 à Strasbourg, adjugé 26.300 francs ( + frais ). Sabine BOURGEY reproduit cet exemplaire pour illustrer l'article "Les monnaies grecques d'Italie" de la revue Art et curiosité d'octobre - novembre 1985 (page 15). Alain WEIL et Patrice de la PERRIERE - LA NUMISMATIQUE Paris 1973 ( page 80 ). Côte défossées : le vendredi 2 décembre 1977 par la Maison Numisma Paris qui reproduit le decadrachme au prix de 135.000 francs*. * "Cette monnaie, très spectaculaire, est l'une des plus recherchées de l'Antiquité" Les armes, placées à l'exergue du droit rappellent la défaite athénienne de 413 avant J. - C., et les armes, saisies par les Syracusains, offertes comme récompenses agonistiques dans les Jeux Assinariens établis pour commémorer cet événement. La version du quadrige d'Evainète se reconnaît aisément, l'accent est mis sur les deux paires de chevaux qui se cabrent, les sabots ne touchent pas le sol ce qui semble donner plus d'élan et de vigueur à la composition. La Niké volant à droite et couronnant l'aurige, ainsi que le trophée d'armes placé sous le quadrige, souvent accompagné du mot grec athla ( : paix ), annonce une victoire. La tête d'Aréthuse au revers présente un caractère tourmenté. Elle paraît avec sa couronne de roseaux et sa chevelure désordonnée plus expressive et plus profondément émouvante que celle de Kimon et cadre davantage avec l'aspect dramatique et mythologique immortalisé par Ovide dans les Métamorphoses, v, 567 - 672. La nymphe Arthuse se baignant dans l'Alphée en Achaïe, fut poursuivie par le dieu fleuve jusque dans l'île d'Ortygie, en face de Syracuse, où Artémis la métamorphosa en fontaine. Ce décadrachme illustre aussi la politique militaire du tyran de Syracuse, Denys l'Ancien, qui dans ces années, par des récompenses monétiformes, encourage économiquement son peuple à fabriquer des armes en vue d'une nouvelle guerre contre Carthage ( Diodore, XIV, 41 - 3 ). « De toutes les monnaies de l'Antiquité, ce sont les fameux décadrachmes d'Evainète et de Kimôn qui ont provoqué l'admiration la plus universelle, tant autrefois que de nos jours. Les meilleurs graveurs de la Grèce ancienne ont fréquemment copié cette superbe tête d'Arèthuse dans le monnayage de plusieurs villes : Carthage, Locres, Métaponte, Centuripe, Phénée, Praosos ». Collection Pozzi (page 34).