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Lot n° 204

JEANNE DE CHANTAL (sainte). Lettre autographe...

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JEANNE DE CHANTAL (sainte). Lettre autographe signée «Janne Fransoise Fremyot» à l'archevêque de Besançon, Claude d'Achey. Monastère de la Visitation à Annecy, 1erfévrier [1639]. 3pp. in-folio sur 2ff.; marges légèrement effrangées, second feuillet coupé en 3aux pliures. «Vostre debonnaireté reconnue de tout le monde et dont nous recevons de si paternels temoignage[s] me donne confiance de vous ofrir nostre trés humble et filialle hobeissance avec des infinye[s] actions de grasse pour tant de bontés, de saint zelle, et de fraternelle affection, qu'il vous plait, Monseigneur, temogner en toute[s] ocations aus filles de celuy dont vostre pieté cherit si hautement et tandrement la memoire et sainteté [François de Sales]. Jene puis vous temogner les veritables resentimens que j'en hé, Monseigneur, mais j'assure Vostre Seigneurie Ilustrissime que Dieu a imprimé en mon ame une trés profonde reverance et dilection filialle envers elle et un trés grant desir d'avoir quelque ocation de luy temogner l'absolue otorité qu'elle a sur moy par la prontitude et fidellité de mon hobeissance a vos commandemens. S'il vous plait, Monseigneur, me faire la grasse de m'en imposer, je les estimerey presieus. Ma seur la superieure de Besançon m'ecrit le desir que vostre bonté a que ma seur, sa chere cousine, fut en ce monastere [d'Annecy]; autrefois elle a heu quelque vollonté d'y venir, maintenant elle n'en parlle plus, et celon que je connoy son esprit, sa proposision ne luy en doit pas estre fette de nostre part, cela mestroit en son esprit des pensee[s] contraires, ce me semble, mais si jamais elle nous en signifie la moindre inclination, je vous assure, Monseigneur, que nous la tirerons a nous et de tout nostre coeur. Sepandant je croy que Vostre Seigneurie en doit demeurer en repos, ce n'eit pas une ame pour faire une movaisse action, je sé qu'elle ayme sa vocation et singulierement nostre bienheureux Pere [François de Sales] et qu'elle y vit plus contante que jamais, et fait bien. Il est vray qu'elle est atachee par grande afection a la superieure [la Mère Marie-Marguerite Michel] et certe, Monseigneur, s'eit avec raison car sette bonne mere a toujours heu une grande charité pour sette trés chere seur que Dieu a fait paser par des grandes dificultés et peine interieure, et ne failloit pas un coeur moins maternel et vigilant que le sien pour luy aider a paser ses movais pas. Vostre douceur, Monseigneur, qui a autrefois honnoré de sa bienveillance sette pauvre mere-la, me permettra bien, je l'en suplie, de luy an dire ma pansee puisque je pence que Dieu le veut et que je sé qu'elle est dechue de la bonne estime que l'on a hu d'elle en vos cartiers, Monseigneur, et comme je croy avec beaucoup moins de sugeit que l'on ne pence, car je peine a croire c'une fille qui est dediee a Dieu dés son anfance, qui a perseveré au bien tant d'annee[s] s'en departe si a coup. Nous l'avons heu[e] ceans longues annee[s], nostre bienheureux Père l'aimoit et estimoit grandement, et disoit qu'il i avoit quelque chosse de divin en sette ame-la. Elle a gouverné ceans [à la Visitation d'Annecy] nombre grant de novices sous la conduite de ce bienheureux, elle y a été asistante en l'absence de la superieure avec une generalle satisfaction, elle a gouverné trois monasteres -celuy de Bezanson est le dernier- avec grande edification et regularité. Nostre confesseur, qui fut a Fribourc l'an passé, dit qu'i[l] n'y vit que du bien. Tout cela, Monseigneur, me fait tirer sette consequense qu'o fons i[l] n'i peut avoir tant de de mal, mais que, comme s'eit un coeur complaisant et cordial, la nesaisité ou elle se treuve et le desir qu'elle a de rehussir de son antreprise l'a fait epancher au-deors plus peut-estre que la retennu et modestie de nostre vocation ne requiert, et cela pour gagner les affections et estre aidee en ses besoins, en quoy, certe, elle a trés grant tort et se trompe en sa prudence humaine, car un [g]rain de confiance et resignation en la sainte Providence nous peut seulle aider et mouvoir en un momant plus d'afection à nous faire du bien que toute[s] nos industrie[s] humaines en mille année[s]. J'avoue aussi, Monseigneur, qu'elle s'eit montree trop sensible en ses petis tracasemens temporelz qu'elle a heu avec feu[e] la pauvre Mere de Besanson; mais tout cela, Monseigneur, ne nous doit point tenir an peine pour ma trés chere seur Marie-Agnés [Claudine de Bauffremont]. Croiant tressasurement que la famille marche dans l'observance des exercices et hobeisance des regles, j'en hé d'asés bon[s] temoignages. Il n'y a c'une chosse a quoy je crain ne pouvoir remedier parsse qu'il s'agit d'une personne dont l'otorité m'areite et que je voy bien que l'on craint fort de fâcher, sepandant, s'eit se qui est regardé pour les antree[s] qui se font inocemment mais non sans faire parlle[r] le monde qui le desapreuve. Je pense, Monseigneur, que vous m'entendés et que peut-es

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