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Lot n° 7

MARAT (Jean-Paul). Épreuves corrigées de son journal...

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Non Communiqué
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MARAT (Jean-Paul). Épreuves corrigées de son journal L'Ami du peuple. 1790. 4 pp. in-8 imprimées paginées 3 à 6 ; quelques manques de papier marginal. Passage du n° 272 de L'Ami du peuple paru à Paris le 5 novembre 1790. Il porte une vingtaine de corrections dont 6 mots autographes, mais une partie seulement en a été prise en compte dans la version définitive imprimée. La dénonciation civique comme méthode d'action politique Marat considérait la dénonciation comme un des moyens d'expression légitimes de la souveraineté populaire : à cette dernière serait due la publicité de la vie politique, et conséquemment le droit de contrôler les élus et les agents de l'administration – donc de les approuver ou de les dénoncer. Dans cette perspective, alors que les juges du nouveau système judiciaire allaient être élus en France le 24 novembre 1790, l'article ici imprimé de L'Ami du peuple donne l'occasion à Marat de contribuer à « proscrire du nouveau régime les monstres qui ont diffamé l'ancien », c'est-à-dire à faire écarter de ces nouveaux postes les anciens membres du personnel judiciaire d'avant la Révolution. Il évoque donc le cas particulier d'un « abus criminel de confiance » qui frappait depuis 1780 un sieur Heintzler, facteur de clavecins à Paris, dont la femme, après l'avoir volé, était partie chez son amant, un commissaire de police nommé Fontaine. Marat expose tous les manquements, délits et crimes des acteurs du système policier et judiciaire en raison desquels justice n'avait pas été rendue. À la suite de cette publication dans L'Ami du peuple, le commissaire Fontaine offrirait un arrangement à Heintzler, lequel demanderait alors conseil à Marat qui lui écrirait de demeurer ferme dans ses sentiments : « La sûreté publique exige que les violateurs des lois soient punis ». Une paperole autographe de Marat a été fixée ici à la marge basse du premier feuillet : « Ce numéro a été écri[t] dans une cave où l'"Ami du peuple" fut obligé de se réfugier. Je passai la nuit à l'écrire... » En raison de la virulence dont il fit preuve comme publiciste engagé, Marat fut plusieurs fois l'objet de poursuites et dut passer de longues périodes dans la clandestinité, 35 mois au total entre septembre 1789 et septembre 1792, date de son élection comme député à la Convention. Une note manuscrite moderne indique que ces feuillets furent trouvés dans les papiers de Camille Desmoulins. Arthur MEYER (Mes livres, mes dessins, mes autographes, Paris, s.n., 1921, n° 123, autographes, 5-V ; Paris, Drouot, Francisque Lefrançois et Noël Charavay experts, 3-6 juin 1924, n° 129, 5-V). – Christian LAZARD (Paris, Drouot, 19 mai 1967, n° 62). – Robert GERARD (Paris, Drouot, 19-20 juin 1996, n° 226).

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