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Lot n° 21

Italie, Florence, attribué à Antonio Susini (1558-1624),...

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Italie, Florence, attribué à Antonio Susini (1558-1624), d’après un modèle de Jean de Bologne (1529 -1608), début du XVIIe siècle. Statue équestre d’Henri IV en bronze à patine brune nuancée avec éléments en laiton. Le roi tourne la tête sur sa gauche, le buste légèrement incliné vers l’arrière, tenant un bâton de commandement de sa main droite, les rênes de son autre main, il est vêtu d’une armure, une écharpe en bandoulière, et porte le collier de l’ordre du Saint-Esprit, la croix de Malte reposant sur son plastron. Le cheval est en position de marche lente, l’antérieur droit levé et la jambe postérieure gauche au-dessus du sol. Travail de ciselure particulièrement soigné, remarquable dans le traitement de la barbe, de l’écharpe, des fioritures ornant les basques, des bords ouvragés et frangés du tapis de selle. Belle morphologie du cheval avec les plis de la peau du cou et des articulations des jambes ainsi que la musculature subtile du corps. Socle mouluré en placage d’ébène à décor géométrique de filets d’os. Hauteur : 38,5 cm – Hauteur totale : 54 cm (quelques manques dont la queue, petits accidents au socle) Provenance : - Marché de l’art, Charleroi dans les années 1970 - Collection privée, Belgique Cette statue équestre est à rapprocher de celle, monumentale, commandée à Jean Bologne par Marie de Médicis, épouse du roi, via son oncle Ferdinand 1er, qui fut érigée sur le Pont-Neuf en 1614. Elle avait été coulée quelques années plus tôt par Pietro Tacca (1577-1640), sculpteur florentin attitré du Grand-Duc de Toscane, qui avait hérité de l’atelier du maître à sa mort en 1608 en tant que son premier assistant. Cette sculpture détruite à la suite de la Révolution nous est connue par plusieurs dessins dont notamment celui de 1608 de Ludovicao Cardi, di Il Cigoli, également assistant de Bologne (fig.). Une version réduite du Henri IV à cheval a été réalisée dès 1604 et envoyée à Paris. On la trouve ainsi inventoriée en 1684 dans les collections royales Une figure d’Henri IV à cheval, telle qu’elle est sur le pont neuf, haut de quatorze pouces et demi [39,2 cm], estimée quinze cents livres. On ignore sa localisation actuelle. On connaît de nombreux exemplaires de petits modèles, de hauteurs variables : 64,2 cm pour celui attribué à Tacca appartenant à la Wallace Collection (inv. S 158), 47 cm pour celui attribué à Susini du musée des Beaux-arts de Dijon (inv. CA 1369), cependant la plupart approche les 40 cm, à l’image du bronze de la Couronne, un passé par le marché de l’art (Vente Paris, Hôtel Drouot, Me Kohn, 13 avril 2012, lot 35), un autre au musée Fabre de Montpellier attribué à l’atelier de Guillaume Dupré (inv. 836.4.90, ou encore un autre appartenant au collectionneur newyorkais Michael Hall, n°58 de l’exposition de Springfield de 1981. On remarque dans ces derniers exemples des différences non négligeables avec la version définitive du bronze du Pont-Neuf réalisée par Tacca qui laissent penser qu’il ne s’agit pas de simples répliques : crinière du cheval tombant sur le côté gauche de son cou, l’épée portée sur la hanche gauche du roi, sa pointe reposant sur l’arrière-train de l’animal et non sur son flanc. Le roi est ici fondu en une seule pièce avec la selle et son tapis, ses bras fondus séparément fixés par des broches. Le cheval est quant à lui coulé en un seul bloc, la queue (disparue) fondue à part était rapportée. Ce groupe se différencie ainsi de ceux de Dijon et de la Wallace Collection où la tête du roi est fondue séparément. Il est vraiment très proche de l’exemplaire de la collection Hall reconnu pour être sorti de l’atelier d’Antonio Susini qui était réputé parachever les petits bronzes de Jean Bologne. On y retrouve une en effet semblable qualité de ciselure faisant preuve d’une grande précision dans les détails et une parfaite maîtrise de la musculature vivante de l’animal. Ouvrages consultés : - Exposition New York 1998, Giambologna [1529.1608], Salander-O’Reilly Galleries, C. Avery, cat. 39, p 113-115. - Exposition Paris 1999, Les Bronzes de la Couronne, musée du Louvre, n°143, p.116. - C. Avery et M. Hall, Giambologna (1529-1608), Paris, 1999, cat.39, p147-149. - J. Warren, Catalogue of Italian sculpture, The Wallace Collection, Londres, 2016, cat. 114, p.518 à 531. Expert : Cabinet Fligny. Paris. [RdC : manques : queue, extrémité du bâton de commandement, rênes, un étrier, une partie du mors, lame de l’épée refixée, fixation précaire ,une fixation définitive sera à envisager par un professionnel.un complément du harnachement sur le dos de l’animal ? quelques manques et fente au socle]

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