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Lot n° 27

JAN BOECKHORST Münster ou Rees, 1604 - 1668, ...

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Allégorie de l'Orient Huile sur toile. Hauteur : 126 cm - Largeur : 106 cm PROVENANCE Vente Piasa, 12 décembre 2007, n°45. Peintre considéré flamand mais d'origine allemande, Jan Boeckhorst naquit à Münster ou Rees. Chanoine à 17 ans, il ne fut finalement jamais ordonné prêtre et rien ne le prédestinait à la peinture. Mais vraisemblablement, et sans qu'aucune explication ne puisse justifier ce changement, il serait entré comme apprenti dans les ateliers anversois de Jordaens (1593 - 1678) et Rubens (1577 - 1640) en 1626. Quelque temps plus tard, les sources indiquent qu'il devint maître de la Guilde de Saint-Luc d'Anvers entre 1633 et 1634, poursuivant une collaboration étroite avec son second maître. Complétant sa formation, il séjourna en Italie entre 1635 et 1637 et revint à Rome deux ans plus tard parfaire sa connaissance des maîtres anciens. À la mort de Rubens en 1640, la veuve de ce dernier lui confia les travaux entamés par le maître et qu'il n'avait eu le temps d'achever. Peintre de la Contre-Réforme, Boeckhorst poursuivit une carrière propre en parallèle et travailla notamment à la réalisation d'un vaste retable d'autel pour l'église Saint-Michel de Gand représentant la Conversion de saint Hubert. Souhaitant illustrer des contrées aux confins de son propre monde, Boeckhorst personnifie l'Orient qu'il imagine sous les traits d'un homme vêtu d'un épais vêtement aux teintes chaudes, d'un ample manteau bleu, coiffé d'un turban ottoman et soulevant un encensoir joliment ouvragé. Allégorie de l'Orient, notre tableau peut être mis en relation avec une Allégorie de l'Afrique (Fig. 1) dont l'une des versions est conservée dans la collection Hohenbuchau (Liechtenstein). À propos de l'iconographie de l'Afrique, Elisabeth McGrath dans l'un de ses ouvrages consacrés au peintre1, suggère des sources d'inspiration parmi lesquelles les graveurs Aegidius Sadeler II (1570-1629) et Abraham Bosse (c. 1601 - 1676). Nous pouvons supposer qu'il en fit de même pour l'Orient, s'inspirant sans doute pour la tenue d'une représentation semblable à celle de Mechti Kuli Beg, ambassadeur perse à Prague, gravée par Sadeler en 1605 (Fig. 2) ; pour la posture et l'encensoir, d'une représentation de l'Asie par Bosse (Fig. 3). Ayant parfaitement intégré l'art de son maître et collaborateur dans la première partie de sa carrière, Boeckhorst s'inspire aussi désormais de celle de Van Dyck (1599 - 1641) qu'il côtoie en confrère et ami. Dans un cadrage resserré, l'artiste met en scène le buste d'un homme en torsion de trois-quarts, conférant monumentalité et dynamisme à la figure. De l'obscurité, l'homme-chimère émerge, éclairé d'un faisceau de lumière crue que les teintes terreuses et ocres viennent rehausser. S'il doit à Rubens la monumentalité du personnage puissamment construit, la mise en mouvement du corps, le coup de pinceau rapide, Boeckhorst retient également la leçon de son ami dans le goût des contrastes de couleurs, lui empruntant une atmosphère plus feutrée. 1. Elisabeth McGrath, Sibyls, Sheba and Jan Boeckhorst's “Parts of the World”, in: Florissant : bijdragen tot de kunstgeschiedenis der Nederlanden (15de - 17de eeuw): liber amicorum Carl Van de Velde, Bruxelles 2005, pp. 359 - 366.

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