EUGÉNIE (IMPERATRICE). Lettre autographe signée... Lot 28

EUGÉNIE (IMPERATRICE). Lettre autographe signée à son « cher maréchal ». Palais des Tuileries, 15 mai 1859. 3 pp. 3/4 in-8, en-tête gaufré à son initiale couronnée. L’IMPERATRICE DANS L’ANXIETE A PARIS ALORS QUE NAPOLEON III DIRIGEAIT PERSONNELLEMENT LA CAMPAGNE D’ITALIE. « Vous dire que j’ai bien besoin de nouvelles me semble presque inutil[e], et cependant je viens vous en demander, car je sais que vous ferez tout ce que vous pourrez pour m’en donner. Le temps est bien long quand on vit comme nous, toujours dans l’anxiété. JE N’AI DE DE ROMAINE QUE LES APPARENCES, JE SUIS COMME LES FANFARONS A FORCE DE MENTIR AUX AUTRES, JE FINI[S] PAR ME MENTIR A MOI-MEME. Ici, tout va bien, on a les yeux sur l’Italie, rien [n’]intéresse autant que ce qui vient de là. CEPENDANT L’ALLEMAGNE EST DE PLUS EN PLUS MENAÇANTE, ils font comme les enfants, ils chantent quand ils ont peur, je crains qu’on ne finisse par les entendre ici. Je n’ai pas besoin de vous dire que j’espère que votre retour (comme vous me l’avez promi[s]) ne se fera pas attendre. Je vous envie pourtant d’être là. SI MON CHER PETIT GARÇON NE ME RETENAIS ICI, VOUS M’AURIEZ DEJA VU ARRIVER EN OFFICIER D’ORDONNANCE, mais j’ai aussi un poste d’honneur et il faut m’en contenter. Je serais heureuse de terminer mes débuts le plus vite possible. Adieu, mon cher maréchal, croyez à tous mes sentiments véritablement affectueux... Dites à ces messieurs que j’attends qu’ils remplissent leur promesse en me tenant au courrant. Toulongeon, Favé et Cadore se sont engagé[s] envers moi pour eux et les autres [le colonel d’état-major Edmond-Eugène de Toulongeon, et le lieutenant-colonel d’artillerie Ildefonse Favé, tous deux aides de camp de Napoléon III et futurs généraux ; et le lieutenant de vaisseau Camille de Nompère de Champagny, marquis de Cadore, officier d’ordonnance de Napoléon III, futur duc de Cadore et futur diplomate]. »