Franz VON STUCK (1863-1928)
Le péché, circa 1893
Pastel
Signé en haut à droite
59 x 33 cm à vue
Provenance :
Galerie Brockstedt, Hambourg (étiquette au dos).
Ancienne collection Manoukian
Bibliographie :
Philippe Jullian, Dreamers of decadence; symbolist painters of the 1890s,
Praeger Publishers, Inc., repr. sous le n° 54 p.106 (titré « Eve »)
En 1893, Stuck présente à l’exposition de la Sécession de Munich la première version de notre œuvre, glorification du Péché sous la forme d’une Eve enlacée par un serpent.
Dès sa première exposition, l’œuvre fait sensation et attire les foules. L’artiste déclinera ce sujet en plusieurs
versions afin de satisfaire les commandes des amateurs.
Stuck réduit le thème traditionnel de la chute d’Adam, considéré depuis toujours comme le symbole de la
séduction de l’homme par la femme, au seul personnage d’Eve avec le serpent. Il peint entre 1889 et 1912
diverses versions de ce même thème : « Péché », « Sensualité » ou « Vice », dont la plus connue est
« Péché » de 1893 (Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen).
Si toutefois on compare au motif traditionnel, on voit que Stuck donne un rôle différent au serpent, dans la
mesure où il le rend inséparable d’Eve, où il s’identifie à elle. Le serpent en tant qu’être satanique, sensuel et
séducteur, devient le symbole de la femme qui est ainsi diabolique, à la fois attirante et fatale. En outre il faut
mentionner la signification phallique du serpent qui fait tout simplement de ces tableaux des symboles de la
sexualité. Ainsi ces tableaux traduisent bien la conception de la femme qui régnait à cette époque : caractéristiques de Stuck lui-même, ils le sont aussi du comportement de la société qui officiellement condamne le
péché mais qui en secret le désire et l’apprécie sous cette forme, esthétiquement enjolivé.
(Source : Ingrid Jenderko)
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