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Lot n° 6

Grande pendule-automate en cuivre ciselé, gravé...

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Grande pendule-automate en cuivre ciselé, gravé et doré, sous la forme d'une borne surmontée d'une rotonde à chapiteau repercé supporté par des colonnettes autour desquelles tournent des chasseurs ; le cylindre abritant le timbre à arcatures de pierres de taille ; la borne à riche décor de jeux de crosses, feuillages et rinceaux rythmée aux angles de pilastres cannelés à chapiteaux corinthiens ; la base en cavet à ressaut à réserves de fleurs alternés de vases chargés de bouquets. Petits pieds pastilles. L'une des plaques protégeant le mécanisme gravée « Deodatus Abbas Serachius Olim Urbani VIII Pont M Familiaris Intimus Horologium Hoc Illmo Marchioni ac Comiti D Io Bapt e Serbellono quem una cum Comite D. Fabritio eius Fratre An. Jub. MDCL non magis hospicio domi quam cordis excepit dano dedit ut sicut index est temporis ita eterni obse quy in ipsum indicem tradat » qui peut se traduire par : « « Déodat abbé de Serachius, autrefois le plus intime de la famille du Pape Urbain VIII, a donné cette horloge à l'illustre Marquis et Comte D. Baptiste Serbellon, ainsi qu'à son frère, le Comte D. Fabrice, lors du Jubilé de l'an 1650. Il l'a donné non seulement en tant qu'indicateur du temps, mais aussi en tant que témoin de l'éternité, afin qu'il guide nos pensées vers le même destin.» Le cadran principal à rosace indique les heures en chiffres romains et arabes, ainsi que les minutes, par une aiguille en acier bleui ; un second cadran sur l'autre face marque la lecture de la sonnerie. Allemagne, milieu du XVIIe siècle (restaurations et modifications). H. 40 cm - L. 20 cm - P. 20 cm Provenance : Collection de Monsieur D. La composition de cette rare horloge de table est caractéristique des meilleures réalisations germaniques du XVIIe siècle. Véritablement apparues au XVIe siècle, ce type d'horloges étaient montées, pour les plus luxueuses, dans des boîtiers finement ciselés d'ornements et prenant notamment la forme de bornes, de temples ou d'animaux ; les plus élaborées possédaient des mécanismes permettant une fonction automate à figures mobiles telle l'exemplaire que nous proposons. Elles étaient le symbole de la puissance et de la richesse de leurs propriétaires et figuraient en bonne place dans leurs collections, souvent dans les pièces d'apparat ou les cabinets de curiosité. L'inscription en laiton gravée sur l'une des plaques latérales semble indiquer l'appartenance à un certain Déodat abbé de Serachius, l'un des proches du Pape Urbain VIII ; ses deux cadrans, l'un indiquant les heures et les minutes, l'autre la lecture de la sonnerie, s'inscrivent parfaitement dans la caisse se présentant sous la forme d'une architecture. Enfin, relevons que parmi les modèles connus réalisés dans le même esprit, nous pouvons citer notamment quelques exemplaires conservés au Deutsches Uhrenmuseum de Furtwangen qui font partie de l'exposition permanente « Luxe et précarité de la vie, Renaissance et Baroque », ainsi qu'un modèle qui apparaît sur une table à l'arrière-plan d'un portrait de la reine Marie-Anne d'Autriche conservé au Musée du Louvre à Paris, enfin, un dernier exemplaire a été exposé en 2014 parmi trente autres horloges à automates à la Galerie J. Kugel lors de l'exposition « Un bestiaire mécanique, Horloges et automates de la Renaissance ».

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