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Lot n° 23

« OFFICIER DU RÉGIMENT DE PICARDIE (L’) ». – MANUSCRIT...

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« OFFICIER DU RÉGIMENT DE PICARDIE (L’) ». – MANUSCRIT intitulé « Mémoires historiques sur la Corse ». XVIIIe siècle. In-8, 229 pp., maroquin grenat, dos à nerfs cloisonné et fleuronné, triple filet doré encadrant les plats avec fleurons aux angles et en écoinçons, roulette ornant les coupes et les chasses, tranches dorées ; un feuillet de titre manuscrit moderne ajouté (reliure moderne d’Alain Devauchelle dans le goût de l’époque). UN IMPORTANT TEMOIGNAGE SUR LA CORSE D’AVANT LA REVOLUTION, par un officier français parvenu sur l’île en juin 1774, affecté à la citadelle de Bastia et reparti en 1777. L’auteur présente la Corse en traitant successivement de la géographie (dont le climat), de l’agriculture, du commerce, de la faune sauvage et domestique, de l’administration civile et militaire, du clergé, et longuement de la population et de ses mœurs. Il retrace également l’histoire de Corse depuis le Moyen Âge, mais surtout sous les dominations génoise puis française, avec un développement sur Pasquale Paoli, et sur les causes du soulèvement du Niolo (mai-juin 1774). L’auteur, qui ordonne ses idées en chapitres mais sans plan préconçu, affirme écrire pour lui-même sans intention d’être publié, dit rechercher la vérité et chercher à la rendre avec une franchise qui devrait selon lui être la garantie de son objectivité. Son texte est le produit de ses enquêtes personnelles auprès de Corses de classes sociales diverses (dont sa femme de maison) et dans les bureaux de l’administration française où il put avoir accès à des documents tels qu’un mémoire du marquis de Cursay et des lettres du marquis de Chauvelin (concernant les interventions françaises en Corse de 1749 et 1768). C’est aussi le résultat d’une lecture critique des témoignages antérieurs dont, il relève les contradictions et la tendance abusive à la généralisation à partir d’expériences restreintes. PIERRE DE MASCLARY DE SAINT-VINCENT ? L’auteur des présents Mémoires historiques ne se nomme pas mais livre quelques indications sur son identité : il appartient au régiment de Picardie (p. 25), parle de sa compagnie de grenadiers dans le 3e bataillons du régiment de Picardie (p. 26), se déclare heureux d’être envoyé avec son corps de Toulon à Montpellier, et déçu quand il apprend que finalement il doit s’embarquer directement pour la Corse sans passer par Montpellier (p. 25), a fait un voyage en Provence en 1776 (p. 79), et a quitté la Corse en 1777 (p. 68). Son niveau d’éducation le classe a priori parmi les officiers, et il semble avoir été au régiment de Picardie depuis au moins 1772 (comme le suggère le tableau annuel des hospitalisés du régiment, pp. 78-79). L’étude de l’État militaire de France paru annuellement permet d’observer que, parmi les officiers des compagnies, seuls deux capitaines de grenadiers sont demeurés présents en Corse de 1774 à 1777, date à laquelle ils passèrent dans le régiment de Provence (créé en mars 1776 à partir des 1er et 3e bataillons du régiment de Picardie) envoyé en garnison en août 1777 à Nîmes. Ces deux personnes sont Philippe-Honoré Aubé de Braquemont (1740-1808), d’une famille de Champagne, et Pierre de Masclary de Saint-Vincent (né en 1733, retiré en 1777), d’une famille d’origine italienne venue dans le Comtat-Venaissin puis en partie fixée à Montpellier. Ce dernier semble, jusqu’à plus ample informé, offrir des raisons séduisantes pour une identification probable. Provenance : Marie Reynaud, « qui a habité Bastia pendant quelque temps, vers l’année 1850, s’y livrant à des recherches historiques » (selon Vincent de Caraffa). – Xavier Versini (double ex-libris, soit sa signature p. 11 et ses initiales p. 26). Joint, une note autographe de la main de ce dernier. JOINT, UN EXEMPLAIRE DE L’EDITION ORIGINALE DE CE TEXTE. Bastia, [Bulletin de la] Société des sciences historiques et naturelles de la Corse, fasc. n° 100 à 102, [avril-juin] 1889 (Bastia, imprimerie et librairie ve Eugène Ollagnier). In-8, demi-chagrin à coins, dos à nerfs fleuronné ; dos passé (reliure moderne). Une copie du présent manuscrit (avec renvois à la pagination d’origine) fut faite au XIXE siècle, de plusieurs mains dont celle d’une fille de Philippe de Caraffa, bibliothécaire et archiviste de Bastia. Cette copie appartint au docteur Antoine Mattei et est aujourd’hui conservée à la bibliothèque municipale de Bastia (Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France. Départements, t. IX, Paris, Librairie Plon, 1888, p. 397, n° 15). C’est sur cette copie que furent faites les éditions du texte aujourd’hui disponibles : d’abord des extraits dans L’Aigle corse des 5 et 15 juin 1868, puis une version complète en 1889, établie par Vincent de Caraffa sous le titre Mémoires historiques sur la Corse par un officier du régiment de Picardie, 1774-177

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