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Lot n° 11

. PAOLI (Pasquale). Lettre autographe signée,...

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. PAOLI (Pasquale). Lettre autographe signée, en italien, à Gregorio Salvini. Olmeta, 24 mai 1762. 2 pp. in-4, petite découpure angulaire, vestige d’onglet en marge haute de la seconde page. EXTRAORDINAIRE DOCUMENT HISTORIQUE ECRIT A UN DE SES HOMMES DE CONFIANCE. Les troupes de Pasquale Paoli, toujours engagées dans des actions visant à une libération totale du territoire, faisait alors le siège du fort génois de San-Pellegrino, situé sur la côte ouest, sur l’actuelle commune de Penta-di-Casinca. « Monsignor Angeli asserisse in Roma che’l nostro Governo l’ha fatto fu[g]gire dalla residenza e gl’ha impedito il ritornarvi ; dalle acchiuse dilui lettere, e da quelle del suo vicario egli può esser smentito, siccome apparirà chiarame[ente] che prima di sequestrar le dilui entrati se gli domandò che, si vuolesse contentar, che’l suo vicario esigendo le decime, ne contribuisse una parte per li bisogni del Publico. Queste lettere possono servirle per l’affarre di cui è incaricato, e potrebbe ancora farle vedere a Monsignor visitatore, o al meno al pro[visitatore] Tomaso Strozzieri ; a quali, se le cade in accóncio, VORREI RACCOMANDASSE CHE LA CHIESA DI BIGUGLIA FOSSE PROVISTA DI UN SACERDOTE ZELANTE CHE FOSSE PATRIOTTO FERMO. Il luoco è troppo soggettoso ; ed IL PAROCO FA IL POPOLO. HERI, IL NEMICO FECE UNA SORTITA DA SAN-PELEGRINO PER SORPRENDER’ LA NOSTRA ARTIGLERIA E FU BEN’ BATTUTO, ED ACCOMPAGNATO FIN ALLI SUOI RAMPARI. Li nostri si studiarono tagliar gli la ritrata, ma egli fece buon uso delle gambe per evitar questo evenimento. In Bastia molti credono il ritorno d’Invrea, e molti del Grimaldi. Io li vorrei tutti due insieme... » Traduction : « Monseigneur Angeli affirme à Rome que notre Gouvernement l’a fait fuir de la résidence et l’a empêché d’y retourner ; par ses lettres incluses et par celles de son vicaire, il peut être démenti, puisqu’il apparaîtra clairement qu’avant de séquestrer ses recettes je lui demandai que, S’IL VOULAIT DONNER SATISFACTION,... SON VICAIRE PERCEVANT LES DECIMES, IL EN VERSERAIT UNE PART POUR LES BESOINS PUBLICS. Ces lettres pourraient vous servir pour l’affaire dont vous êtes chargé, et vous pourriez encore les faire voir à Monseigneur le visiteur, ou au moins au provisiteur Tomaso Strozzieri ; auxquels, si cela vous vient à propos, je voudrais que vous fassiez LA RECOMMANDATION QUE L’EGLISE DE BIGUGLIA SOIT POURVUE D’UN PRETRE ZELE QUI SOIT UN FERME PATRIOTE. Le lieu est trop assujetti ; et LE CURE FAIT LE PEUPLE. HIER, L’ENNEMI FIT UNE SORTIE DE SAN-PELEGRINO POUR SURPRENDRE NOTRE ARTILLERIE ET FUT BIEN BATTU, ET RACCOMPAGNE JUSQU’A SES REMPARTS. Les nôtres se sont efforcés de leur couper la retraite, mais eux ont fait bon usage de leurs jambes pour éviter cette situation. À Bastia, beaucoup croient au retour d’Invrea, et beaucoup à celui de Grimaldi. Je les voudrais tous deux ensemble [Domenico Invrea avait été le commissaire général génois dans l’île de juillet 1760 à juillet 1761, et Giovanni Giacomo était venu trois fois en Corse, comme commissaire général de 1751 à 1755, comme président du Magistrato della guerra de 1755 au début de 1756, et, après avoir été doge de Gênes, comme commissaire extraordinaire en 1759]... » AFFAIRES RELIGIEUSES EN CORSE SOUS LE PRINCIPAT DE PASQUALE PAOLI. La Corse se plaignait que son haut clergé soit génois et non national, et Pasquale Paoli faisait porter plaintes sur plaintes à Rome. Quand le chapitre d’Aleria chassa le vicaire général, le chanoine Ottavi, proche des Génois, et nomma à sa place un patriote, le chanoine Felce, l’affaire s’envenima entre les autorités corses, le Gouvernement génois, l’archevêché de Pise (dont les évêques corses étaient suffragants) et le pape. En 1759, ce dernier décida contre le gré de Gênes qu’il devait envoyer sur place un visiteur apostolique, mais fit traîner les choses en longueur. Cependant, Pasquale Paoli était à la tête d’un État n’ayant pas signé de concordat, prenait des libertés avec les droits de Rome, et semblait désireux de prendre des mesures radicales à l’égard de certains ordres religieux en Corse. Clément XIII finit par dépêcher en Corse indépendante l’évêque Cesare Crescenzio De Angelis (homonyme de l’évêque d’Aléria, en résidence à Bastia), qui dut voyager à l’insu des Génois, et vint s’installer à Cervione : c’est là qu’il résida habituellement, sauf d’avril à octobre 1762 où, se sentant menacé par les Génois, il demeura à Rostino. Tombé malade, il rentra en Italie en 1764 et fut remplacé par son provisiteur apostolique Tomaso Struzzieri, qui demeura en Corse jusqu’en 1770 et se révéla pro-français. Sur le paoliste Gregorio Salvini, chanoine de Balagne, voir ci-dessus le n° 9. Provenance : Max Thorek à Chicago (estampille). – Xav

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