ESCAMOTEUR MÉCANIQUE LA CAISSE ATTRIBUABLE À L.... Lot 58

ESCAMOTEUR MÉCANIQUE LA CAISSE ATTRIBUABLE À L. HENNERT LE MOUVEMENT SIGNÉ ‘INVENTÉ ET EXÉCUTÉ À LA FABRIQUE D’HORLOGERIE DE JACQUES FRANÇOIS HOUDIN 10 N. D. DES VICTOIRES À PARIS 1836’ La caisse rectangulaire en bronze et laiton doré contient un mouvement rond de Paris à sonnerie au passage des heures et demie avec un cadran doré et guilloché, chiffres romains, aiguilles ‘flèches’ en acier bleui et un balancier court avec lentille en forme de demi-lune. Les pieds antérieurs sont dissimulés derrière des dragons à corps allongés de chaque côté d’un masque grotesque au centre. Au-dessus du retour concave orné, le cadran est inscrit dans une frise de perles ornée de serpents et d’un autre masque. De chaque côté du cadran, motifs d’oiseaux, arbres et poissons fantisques. Le haut de la caisse porte une table dissimulant un deuxième mouvement derrière lequel se trouve un magicien ‘à la chinoise’ en train de faire des tours de passe-passe. Sa performance commence au passage de chaque heure et peut aussi être déclenchée manuellement par un levier derrière la table. Trois mouvements : les deux mains et la tête. H. 45.5 - L. 33 - P. 19 cm. Jacques François Houdin (1783-1860) est né à Blois, fils de Jacques Nicolas Houdin (1752-1821), le dernier horloger à être reçu maître par l’ancienne corporation d’horlogers de la ville. Ayant établi sa propre affaire à Blois en 1809, il y exerce jusqu’en 1820. Puis il déménage à Paris et travaille chez Breguet avant d’intégrer la Maison Constantin Detouche où il dirige la fabrication des horloges de précision. Pendant les années 1850, il réalise plusieurs maquettes d’échappements (dont une d’un échappement à manivelle), offertes par la suite au Conservatoire des Arts et Métiers (Catalogue JB, pp. 106 à 112). En 1863, Detouche offre au musée une grande horloge d’édifice à sonnerie des quarts, également faite par J.-F. Houdin, qui actionnait le cadran de la façade. L’inscription sur le mouvement de notre automate suggère que Houdin a eu son propre atelier en parallèle de son travail chez Detouche, ou qu’il a travaillé de manière indépendante entre ces diverses périodes au sein des Maisons Breguet et Detouche. Le 8 juillet 1830, Jean Eustache Robert se marie avec l’une des filles de Houdin, Cécile Eglantine. Par la suite Robert, qui adopte le nom ‘Robert-Houdin’, est devenu célèbre comme inventeur et prestidigitateur. On lit dans ses mémoires : « Mon beau-père, M. Houdin, horloger célèbre, né à Blois, et par conséquent mon compatriote, était venu à Paris pour tirer de son savoir un meilleur parti qu’il n’eût pu faire dans sa ville natale. Il fabriquait de l’horlogerie de commerce, en même temps qu’il exécutait de ses mains des pendules astronomiques, des régulateurs, des pièces de précision et des instruments propres à leur exécution. Il fut convenu entre mon beau-père et moi que nous vivrions ensemble, et qu’aidé de ses conseils je l’aiderais à mon tour de mon travail. M. Houdin était au moins aussi passionné que moi pour la mécanique, dont il connaissait à fond tous les secrets. Nous avions sur ce sujet de longues et intéressantes conversations. … Ce fut à la suite d’une de ces conversations que je confiai à mon beau-père les projets que j’avais autrefois formés pour la création d’un cabinet de curiosités mécaniques joints à des expériences de prestidigitation. Déjà plusieurs fois en famille j’avais eu l’occasion de donner un échantillon de mon savoir-faire ». (Confidences et revélations …, 1868). C’est exactement pendant cette période de collaboration, entre beau-père et gendre, que se situe notre automate. Sa caisse est identique à une autre présentée en vente chez Sundial Farm, estampillée sur l’un des côtés ‘L. Hennert’. BIBLIOGRAPHIE : • Conservatoire National des Arts et Métiers, « Catalogue du Musée … JB, horlogerie », 1949. • Derek Roberts, « Mystery, novelty and fantasy clocks » 1999, p. 232 pour un exemple semblable.