Théodore ROUSSEAU (1812-1867)
Landes et roches d’Arbonne [en forêt de Fontainebleau]
Circa 1855
Huile sur panneau
Signé TH. Rousseau en bas à gauche
Cachet vente Rousseau en bas à droite
Cachet de cire TH.R au dos sur le panneau dont on ignore l’origine.
Tous les tableaux qui portent ce cachet étant authentiques.
Probablement le n° 91 de la vente posthume du 28 avril 1868.
57 x 81 cm
Avec cadre : 64 x 88 cm
Oil on panel, signed lower left, bears the stamp of Rousseau sale’s lower right and the THR wax stamp on the back, 22.4 x 31.8 in, with frame : 25 x 34.6 in
Le tableau sera reproduit dans le supplément du catalogue raisonné numérique de Théodore Rousseau actuellement en préparation. Il existe peu de tableaux de Théodore Rousseau qui fasse, comme ici, la synthèse entre peinture et dessin. Faut-il d’ailleurs se poser la question : quelle en est la technique prédominante ? En réalité, peinture et dessin forment un tout, l’un
complétant savamment l’autre, aboutissement des constantes modifications que Rousseau pensait devoir faire pour atteindre la perfection. Rousseau fit d’abord de ce tableau une oeuvre lumineuse. Rapportant les propos de Rousseau, Alfred Sensier, son biographe, écrira : « Sans la lumière, il n’est pas de création». [Sensier, Souvenirs de Théodore Rousseau, 1872, p. 333]. Effectivement, par toutes les variantes de couleurs - vertes, brunes, blanches matinées de rose - une complète harmonie règne sur notre tableau d’où se dégage fortement la chaleur d’une journée d’été en forêt de Fontainebleau. Partout, les traits bruns foncés du pinceau de l’artiste soulignent la forme trapue des rochers de grès, donnant au tableau une minéralité dont il serait autrement dépourvu. Les rochers millénaires reposent ainsi sur le sol sablonneux et concédent à la forêt de Fontainebleau et à ses paysages leurs caractères uniques et partout reconnus.Ces mêmes traits donnent leurs formes aux rochers et au monticule qu’à Fontainebleau, on ne saurait appeler colline. Le chemin, à peine éclairé en son milieu, sinue, se faufile pour se perdre au loin. Pour les connaisseurs de la forêt de Fontainebleau, elle ne peut être mieux représentée et restituée. Car dans notre tableau, tout est subtile confrontation mais aussi élégante complémentarité entre peinture et dessin. On rapprochera Landes et roches d’Arbonne aux Bergères et rochers de Jean-du-Paris du Glasgow Art Gallery and Museum ainsi qu’au Vallon en forêt de Fontainebleau
du Van Gogh Museum d’Amsterdam, des oeuvres exécutées dans les années 1855. Comme ici, Rousseau cherche une voie originale et inhabituelle dont lui, le Grand Refusé, en fit le combat acharné de sa vie. Ici encore, Rousseau prouve qu’il fut
l’immense artiste qui révolutionna le paysage au XIXe siècle.
Michel Schulman
Mai 2023
Ouvrages déja publiés :
- Frédéric Bazille, Catalogue raisonné, 1995
- Théodore Rousseau, Catalogue raisonné de l’oeuvre graphique, 1997
- Théodore Rousseau, Catalogue raisonné de l’oeuvre peint, 1999
- Edgar Degas, Catalogue raisonné numérique, 2019 (degas-catalogue.com)
- Frédéric Bazille, Catalogue raisonné numérique, 2022 (bazille-catalogue.com)
En préparation :
Théodore Rousseau, Catalogue raisonné numérique
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